Steel Flower
6.5
Steel Flower

Film de Park Suk-young (2016)

Une sans-abri se loge dans des maisons vides pour essayer de s'en sortir. Durant l'hiver, elle quitte Seoul pour aller à Busan chercher du travail. Mais elle n'arrive pas à faire grand-chose sans téléphone ni adresse. Par-dessus tout, elle se fait souvent avoir par des gens et n'a personne à qui parler.


Une note peut paraître brutale et excessive, mais elle est avant tout subjective. Et c’est le cas de Steel Flower, véritable film qui divise. Parce que de mon côté, je n’ai pris absolument aucun plaisir quelconque à suivre les péripéties de Ha-dam, inutile petite madame qui ne sait de toute évidence pas où se mettre. C’est dommage, d’autant plus qu’encore une fois le sujet était intéressant (du moins ce que laissait transparaître le résumé), mais tout m’énerve dans ce film.


On commence par le seul point positif du film : l’actrice, Jeong Ha-dam. Le réalisateur Park Seok-yeong admire sans doute cette actrice, puisqu’elle était déjà présente dans son dernier film. Elle est vraiment très douée dans la transmission d’émotions grâce au faciès et il est évident qu’elle est une très bonne comédienne.


Mais oui, c’est le seul point positif du film, tant le reste me paraît dénué d’intérêt et de sens. Une aventure totalement inintéressante, qui se résume par une succession de jobs qui finissent toujours mal (à croire que les coréens sont tous méchants et ne pensent qu’à eux). La question du passé mystérieux de la jeune femme est complètement effacée, on ne sait ni d’où ni comment ni pourquoi elle vient à Busan. Le résumé du métrage apporte plus d’éléments que le film en lui-même, c’est dire la pauvreté navrante de la narration. Non, vraiment, rien n’est à sauver dans le film à part l’actrice. L’actrice, et pas le personnage, qu’on se le dise. J’ai rarement éprouvé autant d’énervement face à un personnage. Jamais elle ne se secoue, ne parle, n’agit comme une personne dotée d’un cerveau et d’une bouche pour parler. C’est juste exacerbant de suivre son parcours dénué d’intérêt. Si tout le film se résume à un amour passionnel du réalisateur pour les claquettes, soit, mais sans moi.


En plus de ça, la réalisation est franchement désolante. Non pas que ce soit mal filmé (quoique la caméra tremble un peu trop par moments, ce qui a le mérite de m’agacer encore plus), mais le film manque franchement d’une quelconque mise en scène. A part des gros plans des visages des protagonistes et des séquences de claquettes, le film nous laisse carrément sur notre faim. Enfin, si je peux utiliser cette expression, parce qu’il faut avouer que j’étais ravi lorsque le film s’est terminé. Peut-on faire plus stupide comme scénario ? Je demande, parce que récemment j’ai vu Hibou, un film horriblement désolant de Ramzy Bédia. Mais même dans Hibou, il y avait une (toute toute) petite réflexion, là il n’y a rien d’autre que l’immensité du vide, de la mer qui se fracasse contre des stupides claquettes.


Vous l’aurez sans doute compris ; je n’ai pas du tout aimé le film. Tout est lent, mais vraiment lent, sans doute parce que l’histoire est totalement mal amenée. On ne peut pas ne pas parler de cette complètement étrange scène d’ouverture, qui a au moins le mérite de poser les bases de la médiocrité du film. Et au moment où le film prend un peu d’envergure, tout part dans tous les sens, dans une violence (à la fois de paroles et de gestes) totalement hors de propos et encore plus inutile que le reste.


Le présentateur du film l’avait dit d’un ton plutôt comique : le film divisera. Mais moi, en sortant de la salle, je ne riais pas. Non, j’étais plutôt en colère contre moi-même d’avoir vu ce film, en plus juste après le génial Reach for the SKY. Stupide tas de rien, Steel Flower ne raconte rien d’autre que des claquettes sur une route. Certains parleront d’un incroyable film sensoriel et contemplatif, qui pose les bases du cinéma coréen visuel, avec une actrice et un personnage à couper le souffle par ses actions qui envoient un cri de douleur… Dans ce cas je prendrai grand plaisir à discuter avec eux. Non, clairement, je ne peux pas donner un quelconque point positif hormis l’actrice principale. Ah si, le fait que le film ne dure qu’une heure et vingt minutes.

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le 26 oct. 2016

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Marvellous

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