Steve Jobs est sans aucun doute l'une des personnalités les plus charismatiques de ces dernières années. Beaucoup de gens le considère comme un génie, comme quelqu'un. Après tout c'est normal. Steve Jobs est le cofondateur d'une des marques les plus en vogues ces temps-cis, à savoir Apple. Apple, avant d'avoir la réputation d'être une marque pour pigeons qui vend des téléphones le prix d'un salaire, c'est une petite entreprise californienne qui a fait ses débuts dans un garage de Palo Alto dans lequel bossaient deux hommes, Steve Jobs et Steve Wozniak. Sans le savoir, les deux hommes vont être au cœur de ce qu'on appellera la Silicon Valley et révolutionneront l'informatique.
Des années plus tard, Steve Jobs devient un personnage de fiction et est interprété à l'écran par le célébrissime Michael Fassbender dans un long métrage dirigé par Danny Boyle, à qui l'on doit notamment le film de zombies 28 jours plus tard.
Le film est loin d'être mauvais et est même au contraire très bon. Il se focalise sur trois périodes de la vie de Steve : le lancement du premier Macintosh en 1984, son ascension chez NeXT computer en 1986 et la renaissance d'Apple avec l'iMac en 2000. Ces dates précises sont loin d'avoir été choisies au hasard. Là où la première montrera une phase de déclin pour la Pomme, la seconde montrera une cuisante période d'échec. La troisième partie du film est la plus importante de toutes car elle transpose à l'écran la renaissance d'Apple, et les débuts de la firme telle qu'on la connaît aujourd'hui. De plus, ces trois périodes sont entrecoupées de petits passages narratifs qui expliquent brièvement, mais avec un certain style, ce qu'il se passe dans l'entreprise aux différentes époques. Ses points sont essentiels et permettent de comprendre pourquoi certains personnages agissent d'une manière bien particulière. Ce sont aussi des petits instants de "pause" où l'on quitte la personnalité assez excentrique de Steve pour se recentrer sur le monde en général.
Le film est certes découpé autour de trois dates essentielles qui correspondent chacune à une annonce d'un nouveau produit mais là où on s'attendrait à quelque chose de calme et posé, (pour ma part je m'attendais à voir un homme présenter un bijou de l'informatique devant des milliers de personnes, rien de plus.) le long-métrage nous propose exactement l'inverse. Nous n’assisterons jamais à une présentation mais aux coulisses de celle-ci, et cela introduit l'un des plus gros points forts du film de Boyle : le rythme. Le film va à deux cent à l'heure. Il ne vous laisse pas le moindre instant de repos.
Vous le suivez ou vous abandonnez, rien de plus, rien de moins. La parole est souvent monopolisée par Michael Fassbender qui interprète à merveille Jobs et ce ton insupportable voir hautain qui le caractérisait à ses débuts. Aujourd'hui si on le considère comme étant quelqu'un de calme, sachez que c'était loin d'être le cas avant. Quand il a une idée en tête il ne l'a pas ailleurs. Le personnage est présenté comme quelqu'un ne possédant pas la moindre empathie envers son équipe ni même sa propre fille, et cela peut paraître déroutant de premier abord car il s'agit avant tout du personnage principal. Néanmoins, on finit par s'y faire, voir s'y attacher. C'est cette excentricité si particulière qui fascine n'importe qui, moi le premier. Et c'est à ce moment précis que l'on voit tout l'intérêt du biopic : Steve Jobs est loin d'être un homme comme les autres. Cette singulière façon d'agir et de penser qui va rendre le personnage attachant, ce qui est assez paradoxal. On veut savoir ce qui lui arrivera après qu'il se soit mis tout le monde à dos, on cherche à comprendre comment il peut se relever d'une chute aussi importante à certains moments du film.
Vous devez regarder ce film. Il est intéressant de A à Z même si vous n'êtes pas familier avec l'univers de l'informatique ou de la technologie en général. Ce long métrage dure un peu moins de deux heures, mais avec un personnage principal si charismatique en votre compagnie, vous ne les verrez pas passer, bien au contraire. En arrivant à la fin vous aurez l'impression d'avoir vu un court métrage, et non un film entier dédié à l'un des plus grands visionnaires que l'humanité ait jamais connue, à savoir, Steve Jobs.