Qui d’autre qu'un Japonais peut faire ce genre de cinéma, qui va au plus profond de l’être avec une légèreté et une absence de pathos totales ? Qui peut faire des films aussi purement "humains" sans dévaloriser leur sujet par le recours à la moindre "psychologie" ou "sociologie", pour "typifier" les personnages et les transformer en stéréotypes certes facilement compréhensibles, mais tellement réducteurs ?


Dans la "tradition Ozu", mais avec un peu plus d’humour, Kore-Eda nous offre avec "Still Walking" un portrait simple, mais profondément émouvant, d’une famille (ordinaire) en crise (ordinaire), émaillé de scènes littéralement enchantées : le plus beau plan du film, qui met les larmes aux yeux, est consacré à des mains d’enfants qui jouent à effleurer des fleurs sur un arbuste... et c’est sublime !


Et si la grand-mère est objectivement un monstre de cruauté placide (l’étourdissant épisode qui la voit chanter la chanson du titre est un moment littéralement implacable...), Kore-Eda sait aller jusqu’au bout du personnage tout en préservant toute sa beauté et sa fragilité paradoxales…


[Critique écrite en 2010]

EricDebarnot
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les films les plus tristes, Les meilleurs films japonais et Les meilleurs films de 2008

Créée

le 21 juil. 2016

Critique lue 302 fois

7 j'aime

1 commentaire

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 302 fois

7
1

D'autres avis sur Still Walking

Still Walking
takeshi29
9

Un joyau asiatique de plus

Voilà un film tout simplement extraordinaire, qui trouve sa place, dans la tradition japonaise du film de famille, parmi les plus grands comme "The Taste of tea" ou "Yi Yi", pour ne parler que des...

le 11 juin 2011

28 j'aime

4

Still Walking
Docteur_Jivago
8

Voyage à Yokohama

Hirokazu Kore-eda est, à juste titre, souvent présenté comme l'héritier d'Ozu, et Still Walking en est un symbole fort, tant sur le fond que la forme (sans jamais tomber dans le plagiat ou l'hommage...

le 28 août 2020

26 j'aime

Still Walking
Torpenn
7

La saveur de la pastèque

Même si je n'arrive toujours pas à comprendre l'adulation extravagante de mes éclaireurs pour Kore-eda, je parviens pour l'instant à voir ses films avec un certain plaisir et une absence d'ennui...

le 5 mars 2013

26 j'aime

12

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

204 j'aime

150

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

190 j'aime

104

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

184 j'aime

25