Stoic
5.6
Stoic

Film DTV (direct-to-video) de Uwe Boll (2009)

L'année 2015 sera définitivement l'année de la découverte de Uwe Boll. Je m'interrogeais sur ce qu'un réalisateur semblant si mauvais pouvait bien avoir de si particulier pour créer de tels tôlées sur la toile. Et finalement sa réputation s'appuie essentiellement sur ses frasques et ses adaptations de jeux vidéos déjà cultes et moisies à la fois. Dans le genre, je me suis farci l'interminable King Rising, et vraiment c'est mauvais sur de nombreux points et inintéressant au possible.
Cependant, sa carrière comporte également des films plus intimistes ancrés dans notre monde actuel et plus critique envers notre société et Uwe s'avère plus intéressant voir même surprenant sur ce côté là. J'ai déjà été agréablement surpris par le brûlot Rampage politiquement incorrect et finalement pas si con et désagréable qu'il en a l'air (il faut fermer les yeux sur la mise en scène chaotique).


Et bien avec Stoic, Uwe surprend de nouveau...


Huis clos carcéral avec montée progressive de la violence au sein d'une cellule et théorie sur le "pouvoir du groupe" sont à l'ordre du jour. Ce film est plutôt réussi car il évite par sa forme simpliste (unité de lieu, de temps et 4 personnages) les écueils habituels du réalisateur allemand.
C'est un film coup de poing qui utilise un Edward Furlong en surpoids avec brio ainsi que les autres inconnus plus ou moins convaincants. Un travail sur l'atmosphère austère renforce le sentiment de malaise vécu par le spectateur lors de certaines scènes de lynchage collectif difficiles. Aucune musique, un cadre grisâtre et surtout une absence totale d'aide extérieure. On pourra trouver le film gratuit, et il l'est un peu forcément, mais Uwe Boll développe tout de même son sujet et épaissis de ce fait ses tortionnaires pourtant si inoffensifs à première vue.
Le cinéma petit budget à son meilleur lorsque la forme s'accorde avec son fond et se complète.


Je reproche uniquement un montage assez chiant avec les témoignages des différents détenus une fois "l'accident" survenu. C'est un poil rébarbatif à la longue. De toute manière, Uwe Boll n'est pas un cinéaste d'une grande finesse et il a tendance à étirer un peu son sujet de moyen métrage.


Il en reste un film brut qui prend aux trippes sur une histoire sordide et malheureusement réelle. J'attends le coup du chapeau Mr Boll !

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le 8 nov. 2015

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Tchitchoball

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