Il y a dans la vie des petits moments de magie, vous voyez de quoi je parle ?


On se retrouve quelques fois le cul vissé sur son sofa à zapper sur la fange télévisuelle et autres joyeusetés insultant votre intelligence (pas la mienne, soyons clairs, je suis bête à manger du foin), ce sont des choses qui arrivent malheureusement trop souvent. On se tape alors les énièmes rediffusions de je ne sais quelle bouse infâme, se remémorant la fois où nous avions dit à l'âge de huit ans s'être bien bidonné. Et puis on se convint que, bon sang de bois, quitte à se taper de l'excrément autant se la jouer Trainspotting et y foutre les deux mains. C'est sur ces bonnes paroles que l'on tombe sur Gulli comme la misère sur le monde.


On voit ce titre, ôde suprême aux nanars de compétition, ceux qui font d'un dîner chez des amis un bon étalage de culture. On voit Street Dancing Ninja et on se dit que l'expérience va être énorme, craignant tout de même de tomber sur un semi-nanar, celui-là même qui te file la demi-molle sans jamais vraiment concrétiser. Là on peut parler de barreau de chaise sans devenir grossier, de toute manière vous lisez une énième bafouille de Fosca alors bon...


La question que tout un chacun, homme, femme, enfant, vieillard, tous ces amoureux du beau scénario, se pose est la suivante : mais diantre, de quoi ça parle ? Eh bien l'ami, ce film, s'il mérite cette appellation galvaudée, ne parle que très peu de "Street", l'oeuvre étant sobrement crédité Dancing Ninja lors du générique de fin. "Dancing Ninja" donc ? Hmm, intéressant comme concept foireux, dis m'en plus maintenant Fosca, ne me laisse pas dans tous mes états.


Street Dancing Ninja raconte l'histoire d'un jeune et gavant pré-pubère s'étant déjà fait remarqué dans ce chef-d'oeuvre d'High school musical, autant dire que l'on part gagnant. Etant donné que le nom de l'animal ne me reviens pas nous l'appellerons affectueusement le Minet. Le Minet est un des ces ados imberbes mais plus que ça, notre gourgandin à la chance de connaitre un background absolument dramatique. Alors qu'il n'était qu'un bambin, le Minet fut emporté dans un typhon, ses parents, eux, n'eurent pas cette chance. S'étant réfugié dans un coffre (?), le Minet vient à échouer sur les côtes asiatiques où il va se faire éduquer et élever par un maître ninja...


Tout allait plutôt bien jusqu'au jour où le maître ninja fut défait par l'immense Mojo de David Hasselhoff et son patronyme à coucher dehors : Hansel Ladouche. Tandis que le maître rend son dernier souffle et que le gredin prend la fuite, le Minet promet de se venger et, pour ce faire, devenir le Dancing Ninja !


Annoncé de la sorte, ce scénario a de quoi galvaniser, vous ne trouvez pas ? Non ? Vraiment pas ? Et pourtant, et pourtant, il y a de quoi en mourir de rire. Ce film est absolument démentiel, c'est un fait, je l'ai vu, vous non. Le monde attendait son ultime nanar, son messie, il vient de le trouver. C'est tellement n'importe quoi que je me dois de lister certaines choses que l'on peut trouver sous le sapin :



  • Hasselhoff nous offre une prestation à la frontière entre le génie total et le dégueulis de bébé.

  • Le Minet ne sera jamais un très bon danseur même si le film essaie de nous en convaincre.

  • Il y a un nombre incroyable de chansons avec chorégraphie digne des N Sync.

  • Taper dans les couilles est un intemporel

  • Les noirs ne sont attirés que par le fric

  • On peut avaler un jeton de casino par l'oreille

  • Le Minet tente de draguer une nana en passant un cd intitulé "comment réussir sa première fois"

  • Si on se prend une mandale dans un rêve ça peut faire très mal.

  • Hasselhoff dégomme des posters taille humaine de sosies de Jet Li, Chuck Norris et Van Damme

  • Le Minet est capable de jouir trois fois de suite (on est sur Gulli je rappelle)

  • Ladouche est un très bon nom d'acteur porno

  • Se rencontrer en rêve est monnaie courante, même avec les morts

  • Baiser une asiatique dans un filet peut vous en libérer ainsi que rendre votre sexe fluorescent.

  • Dans certains jeux de tarot on peut y trouver la carte du danseur ninja

  • La mère d'Hasselhoff est jouée par lui-même

  • Toucher les seins d'une femme donne des visions


Et cetera, et cetera, le film fourmille de ce genre d'éléments, pour le plaisir indéniable des spectateurs roulant sous les tables, tellement avinés et morts de rire que l'on se croirait au paradis. Ce qu'il y a de génial avec Street Dancing Ninja c'est de se dire qu'avec autant d'ingrédients le tout tient la barre du nanar sans jamais dériver. Pour un film se voulant familial le pari est tout de même surprenant, quoique la question est vite éludée, laissant place à une formidable et sincère aventure d'une beauferie et d'une débilité abyssale, de quoi réussir sa soirée entre gens de bons goûts, m'est avis.


Pour voir la bande-annonce, c'est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=cxoTG8UHDr8

Fosca

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