James "Whitey" Bulger n'en est pas à sa première "incarnation" au cinéma. En 2006, le Frank Costello interprété par Jack Nicholson dans les Infiltrés s'inspirait effectivement du célèbre criminel. Cette fois-ci, le gangster se paie le luxe d'être le personnage principal dans Strictly Criminal. Qu'a Bulger de si exceptionnel pour qu'on s'intéresse autant à lui? Il fut l'un des dix fugitifs les plus recherchés par le F.B.I, mais surtout il fut avant ça un informateur pour la même agence. Alors qu'il tente d'accroitre son influence sur le crime organisé Irlandais, Bulger est approché par un ami d'enfance, l'agent John Connolly afin de conclure un deal: en échange d'information pouvant incriminer d'autres gangs, le F.B.I ne portera pas attention à lui. Si l'association pouvait sembler profitable, elle va surtout rapidement prendre une tournure effrayante...
On comprend ce qui a pu intéresser Scott Cooper dans cette histoire: la contamination du mal et les conséquences désastreuses qu'elle engendre chez tout ceux qui gravitent autour. Le film aborde ce chapitre peu reluisant de l'histoire de Boston avec une élégance qui, à défaut de renouveler le genre, parvient à captiver. Et les acteurs font le reste. Johnny Depp n'avait pas été aussi intense depuis longtemps. Et derrière lui, toute une batterie de seconds-rôles en or. De Joel Edgerton à Rory Cochrane, en passant par David Harbour, Corey Stoll ou Bennedict Cumberbatch. Ils sont tous impeccables, et chacun aura son rôle à jouer dans cette inéluctable descente aux enfers. Il faut également saluer la bande originale de Junkie XL (dont la composition finale est magnifique). Un bon film noir.