Voilà un film que j'enrage à la fois de ne pas aimer, et de ne pas en voir la véritable version.
En 1998, Mark Christopher obtient des frères Weinstein un film sur le la mythique boite de nuit, le studio 54. Cependant, margoulins comme pas deux, ces derniers exigent plusieurs choses au réalisateur, au point que ça nuira à la qualité du film.
Déjà, ils imposent Neve Campbell, auréolée du succès de Scream et le moins que l'on puisse dire, c'est que son rôle est totalement inutile. Ensuite, ils vont largement atténuer la dimension gay, voire bisexuelle qui plane sur le film, notamment à travers son personnage principal, incarné par Ryan Philippe, ou par le patron de la boite de nuit joué par l'excellent Mike Myers, dans un contre-emploi formidable. Mais là où on voit bien que ce patron, d'un abord touchant, mais exigeant, est clairement montré comme un homosexuel, dans le montage cinéma, il passe au pire comme une folle.
Enfin, et c'est là le pire, le film a été massacré au montage, sabrant 45 minutes et rajoutant d'autres scènes, dont celles avec Neve Campbell et une nouvelle voix-off, qui détruisent que ce qui aurait dû être une odyssée d'un jeune homme dans un univers qui lui fut inconnu; et qu'il ne voulait qu'une chose, pénétrer dans le monde de la nuit, via ce travail de serveur dans le Studio 54.


Depuis, le film est disponible dans un nouveau montage réhabilitant une partie du travail de Mark Christopher, mais en l'état, le montage cinéma, ça n'est vraiment pas bon, car les coupes se sentent vraiment. Un exemple ; on sent bien une relation triangulaire poindre entre Ryan Philippe, Salma Hayek et Breckin Meyer, ce dernier étant clairement sacrifié au montage.
Mais là où le film a un défaut qui me semble imputable au travail de Christopher, c'est sur la musique. Certes, je suis ravi d'entendre sans arrêt de la disco dans le film, mais une fois qu'on est dans la boite de nuit, il n'y a aucun travail sur la foule déchainée, aucun bruit notable. Là, on a des centaines de personnes qui dansent, et deux types qui se parlent entre eux sans élever la voix, comme si de rien n'était.
Dans un film comme Social Network, qui contient une scène de discothèque, on ressentait le souffle, l'ardeur de la foule, chose qui n'est absolument pas restituée ici.


En 2015, Mark Christopher a pu proposer un nouveau montage réhabilitant en partie sa vision, mais en l'état, Studio 54 reste un véritable massacre, plus proche d'un catalogue de vedettes Miramax sur papier glacé qu'une véritable plongée dans le milieu de la nuit.

Boubakar
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le 20 févr. 2016

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