Sueurs froides par Florent
Bon. Vertigo. Pour beaucoup, LE Hitchcock entre tous. A l’origine, une nouvelle de Boileau et Narcejac, auteurs de polar un peu oubliés aujourd’hui bien qu’ayant marqué leur temps. Super-James au générique. Rien que ça.
Le film a une forte identité visuelle. Les rues chaudes de San Francisco, le Golden Gate, une lumière vaporeuse enveloppant (étouffant ?) la ville et les personnages. Bref pour une fois, un thriller avec bon nombre de scènes de jour. Certaines séquences s’étirant, parfois sans dialogue (ce qui peut étonner si l’on a vu nombre de Hitchcock auparavant), et laissant la place à l’esthétique.
Le film est très… psy. Histoire d’une femme qu’on pense possédée par l’esprit d’une de ses aïeules, mais histoire traitée de façon réaliste. J’imagine que cela a du faire le bonheur de génération de psys. Je vous avouerais cependant que c’est un peu trop pour moi.
Bien sûr, il y a également la dimension sexuelle. Difficile de la manquer quand on apprend le nom du lieu du drame : tour du coit !!! Histoire de l’impuissance, histoire d’un impuissant.
Stewart ne déçoit pas dans ce rôle, qui diffère quand même quelque peu de ce que je lui connais par ailleurs. Sympathique parfois, un peu agaçant et même antipathique dans son obsession et sa quête de vérité. Et pourtant on le comprend tellement.
Enfin bon tout ça, ça me va, et puis j’ai pris mon temps cette fois-ci, j’ai regardé le film en deux fois (trop fatigué le premier soir). Parce que pour être franc, dans un premier temps j’avais mis 5 sur la base d’un souvenir un peu vague. J’apprécie plus l’aspect esthétique de l’ensemble que le fond. Je note cependant que la musique de Bernard Herrmann, aussi belle et envoûtante soit-elle, fait un peu office de remplissage à certains moments ; quant aux séquences oniriques, elles accusent quelque peu leur âge.
Un ou deux points qui viennent noircir le tableau, mais des séquences qui emportent tout et font frissonner. Je suppose que c’est la marque des grands films.