Au début des années 70, à Détroit, Sixto Rodriguez sort coup sur coup deux albums sur un label de la Motown qui connaissent un échec cuisant aux Etats-Unis... l'homme reprend le cours d'une vie difficile entre boulots ingrats et famille à nourrir... Certaines rumeurs racontent que l'artiste se serait suicidé sur scène, n'acceptant pas son infortune.
Un peu plus tard, en Afrique du sud, alors que l'apartheid fait rage et que le pays est complètement fermé, la musique de Sixto Rodriguez est découverte par hasard. Rapidement, les combattants de l'apartheid l'adulent, son disque est un énorme succès et devient un symbole de lutte, il trône sur les étagères aux côtés de ceux des Beatles et des Rolling Stones...

A Détroit, Rodriguez, lui, l'ignore... Jusqu'à ce que deux fans, des années plus tard, partent à sa recherche.
L'histoire racontée dans Sugar Man est exceptionnelle, magnifique, miraculeuse...
Le réalisateur suédois Malik Bendjelloul signe un documentaire exemplaire. Bien que certaines zones d'ombre résident (certains s'en sont forcément mis plein les poches sur le dos du chanteur), on retient toute l'humanité et la sagesse qui se dégagent de cette histoire, de cet homme à la classe incroyable, l'émotion intense ressentie devant les témoignages, en particulier ceux des filles du chanteur, l'amour et la reconnaissance qu'elles portent pour leur père touchent en plein cœur...
Et puis, il y a les chansons de Rodriguez... tellement belles et fortes qu'elles s'immiscent dans nos têtes et nos esprits pour ne plus nous quitter, au point qu'on se demande bien comment on a pu les ignorer jusqu'alors.
Face à Sugar Man, on ressent des émotions comme rarement on en ressent au cinéma, le réalisateur a su créer un suspens jusqu'à l'apparition de son héros/prophète/artiste... Ainsi, quand arrive le moment du concert que des milliers de gens n'espéraient plus, on a la chair de poule, on vit le moment par procuration avec un bonheur non dissimulé, c'est très fort...
Quant au comportement de Rodriguez, qui agit sans rancœur, sans amertume, il offre une magnifique leçon d'humanisme et d'humilité...

Ce film passionnant lui rend un hommage mérité.
Heavenly
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2012, Les meilleurs documentaires et Our Movie Collection

Créée

le 12 mars 2013

Critique lue 368 fois

1 j'aime

Heavenly

Écrit par

Critique lue 368 fois

1

D'autres avis sur Sugar Man

Sugar Man
Giulietta_
9

Critique de Sugar Man

Ce documentaire est un coup de cœur. Un gros coup de cœur. J'y ai découvert un artiste exceptionnel au destin incroyable. Dans les années 70, à Detroit aux Etats-Unis, après avoir sorti deux albums,...

le 23 juin 2015

61 j'aime

14

Sugar Man
guyness
8

Hoax c'est mignon !

L'accès à internet du plus grand nombre a permis la mise en évidence de deux tendances profondes. Il y a d'abord la diffusion plus libre et démocratique d'une certaine forme de vérité (au prix...

le 7 juin 2013

57 j'aime

18

Sugar Man
Gand-Alf
8

The Shadow.

Je ne vais pas vous mentir en tentant de vous faire croire que j'ai découvert l'oeuvre de Sixto Rodriguez avant tout le monde. Comme beaucoup, je n'ai découvert son existence qu'à la sortie du...

le 19 déc. 2013

57 j'aime

1

Du même critique

Alps
Heavenly
7

Critique de Alps par Heavenly

Alps est sans doute le film le plus étrange et le plus terne vu depuis longtemps. Alps est un film d'ambiance qui navigue entre poésie macabre et absurdité des situations. Pas exempt de défauts, il...

le 16 avr. 2013

12 j'aime

3

Les Salauds
Heavenly
2

Critique de Les Salauds par Heavenly

Bien qu'il dispose d'un couple d'acteurs que j'apprécie particulièrement, Vincent Lindon et Chiara Mastroianni, ce long-métrage de Claire Denis ne m'a pas emballé du tout... Les salauds est un film...

le 10 août 2013

9 j'aime

L'Étrange couleur des larmes de ton corps
Heavenly
9

Critique de L'Étrange couleur des larmes de ton corps par Heavenly

Après en avoir découvert l'affiche sublimissime et son titre mystérieux, ce 2e long-métrage du duo Cattet/Forzani (Amer) m'a complètement envoûté. Hyper référencé (trop diront les puristes), ce film...

le 4 nov. 2013

7 j'aime