C’est un certain Sono Sion qui est à la barre de cet OVNI du cinéma qu’est « Suicide Club ». Auteur prolifique de toutes sortes de péloches plus bizarres les unes que les autres, ce japonais commence à être bien connu des cinéphiles et des passionnés.
A Shinjuku, pas moins de cinquante-quatre lycéennes se jettent sous le métro (il faut bien commencer par quelque chose, histoire de nous mettre dans le bain… C’est le cas de le dire, tellement cette première séquence est giclante !) L’inspecteur Kuroda apprend l’existence d’un site internet qui pousserait les gens au suicide.
Le plus marquant dans ce film énigmatique est le portrait qu’il dresse d’une société qui génère la solitude affective la plus étouffante, et qui, par ailleurs, passe plus de temps à tenter de cacher celle-ci qu’à prendre le problème à bras-le-corps. Les phénomènes macabres dépeints ici font froid dans le dos et semblent nous avertir d’une chose : si on ne remplit pas ce gouffre émotionnel par quelque chose, c’est le tissus social lui-même qui risque de se faire hara-kiri !
(cette critique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" de novembre 2012)