Suicide Club
6.4
Suicide Club

Film de Sion Sono (2001)

Une trame de fond clairement tirée par les cheveux, des scènes frisant parfois le ridicule, des incompréhensions, des exagérations à outrance... Que reste-t-il donc bien à Suicide Club pour obtenir une telle note? Le thème pardi !

Suicide Club n'est pas un chef d’œuvre en tant que tel, mais le message qu'il véhicule suffit à lui seul à justifier le fait de s'isoler 1h45 devant son ordi ou sa télé. Je préviens quand même, âmes sensibles, s'abstenir ! Il n'est pas rare de voir dans ce film des scènes franchement crues, à l'extrême limite entre humour noir et images choquantes, frontière dont le tour sera entièrement fait lors de ce voyage psycho-spectaculaire que nous offre Sono Sion.

Ce film est une bombe atomique, une charge de béliers contre la porte de préceptes sociétaux d'un Japon occidentalisé même dans ses défauts majeurs : le culte de l'argent, de la rentabilité, de l'excellence.
Poussés tôt dans l'égoïsme et vers la réussite matérielle, l'individu ne pourrait-il s'épanouir que pour lui-même ? Ne vit-il que pour lui seul ?

La réponse claire du film est NON. Et c'est à travers l'acte fatal du suicide que Sono Sion nous délivre ce message altruiste finalement très naïf. Il nous dit : "Libérez-vous des fausses vérités que l'on vous as inculqué, découvrez-vous, ne vivez pas uniquement pour vous, mais comme si chaque être humain était la pierre d'un édifice solide, bâti pour le bonheur de tous".

A travers Suicide Club, c'est aussi toute une vision de la mort qui nous est délivrée, et c'est là malheureusement que ma critique se ternit puisque je n'ai pas compris l'intégralité de cette philosophie de vie finalement très nihiliste et sombre. Je crois sans certitude en avoir relevé l'essentiel : ne pas avoir peur de mourir. Certes, dit comme cela, c'est bien beau, mais ça reste plus difficile qu'il n'y parait. En fait, ce film est presque un éloge du suicide sur la fin, ce qui me paraît hautement improbable.

Niveau réalisation, je n'ai rien à redire, chaque scène est bluffante dans son paroxysme de sombre réalisme et de joyeuse ambiance (suffit de voir la succession de suicides vers le 57e min), humour noir qui me plaît particulièrement. Les soundtracks sont parfaits, ou presque (maudite scène inutile avec les abrutis violeurs de femmes et pédérastes de surcroît). On retiendra surtout le Love Theme, image du drame intérieur de certains personnages.

Bref, Suicide Club, 8/10 bien mérité. Aurait pu faire mieux, mais s'en tire très bien.
BlackLight
8
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le 28 oct. 2014

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