Intéressant, "Sur la route" revient sur le processus d'écriture et le vécu de Jack Kerouac ainsi que sa rencontre avec le poète Neal Cassady. Plusieurs années de rencontres diverses et de road trips à travers les Etats-Unis, de San Francisco à New-York et vice-versa, avec des arrêts à Denver. Si le film a au moins le mérite de nous donner envie d'en savoir plus sur ces écrivains de la "beat generation", il n'en reste pas moins un peu long et l'ennui pointe par moment. Malgré tout, l'ensemble a plusieurs bons côtés. Inévitablement ses acteurs, Sam Riley qui m'avait déjà bluffé en Ian Curtis dans Control et Garrett Hedlund, lui aussi impeccable dans le rôle de Neal Cassady. Bourrés de seconds rôles surprises, cette tranche de vie de Kerouac permet d'assister à ce que des auteurs comme lui, William Burroughs ou Allen Ginsberg ont amené à une Amérique puritaine avec la libération sexuelle à travers des scènes parfois drôles, parfois touchantes, parfois glauques mais toujours réussies. Débauche, sexe, drogue, ivresse de tous les instants, c'est une jeunesse baignée d'expériences entre jazz, grands espaces et villes tristes qu'arrive à dépeindre Walter Salles, avec juste assez de retenue pour laisser planer sur son film un tas de questions, une envie de découverte. "Sur la route" n'est pas à voir pour le film en lui même mais pour l'intérêt de son sujet.