J'écris surtout pour garder une trace de mon avis sur les films que je mate. Ces lignes sont issues de mes notes et je ne prétends pas avoir quelque chose de fondamentalement intelligent à dire. J'essaye d'analyser le film en utilisant mes simples connaissances. Contient sûrement des spoilers.


Susana est un film que j'ai détesté. Il est crétin, et sa fin est à la fois honteuse, ridicule et moralisatrice dans le pire des sens. L'histoire est simple : une "folle" s'échappe d'un asile et s'immisce dans une vie de famille bourgeoise ou elle sème le trouble avec sa beauté et sa "perversion".


Mais avant de parler du pire, abordons les dispositifs de mise en scène : le film fonctionne sur un effet miroir et des parallèles entre plusieurs éléments , ce qui serait relativement intéressant si ça ne servait pas un propos si nauséabond.
Au début il est fait mention du "diable", il y a un orage, et ça correspond à l'arrivée de Susana, à la fin il fait beau, le soileil se montre. Une jument est malade avant l'arrivée de Susana mais est soignée après le "départ" de celle ci (le film assume mal son message avec ce genre de détails maladroits, cette métaphore de la famille guérie pour un truc antérieur a celle ci). Deux hommes qu'elle éconduit se blessent à la main en tentant de l'attraper pour l'embrasser (surement un truc phallique). Au début Susana prie dieu pour qu'un miracle lui permette de s'enfuir de l'asile, à la fin Carmen, la mère de famille prie dieu pour que les hommes retrouvent la raison et que Susan dégage (elles sont toutes deux entendues, si on puit dire). Puis au tout début du film, Susana est trainée de force dans une cellule, elle crie d'une voix stridente des insanités, exactement comme à la fin quand elle la police la retrouve.


Autant le dire tout de suite, le seul truc pervers du film ce sont sa morale et son discours confus et contradictoire.
Quand Susana arrive dans la ferme familiale, tous les hommes tombent sous son charme, et même si elle se révèle etre manipulatrice, elle ne fait rien pour TOUS les faire succomber, ce sont eux qui se laissent charmer , car elle est d'une grande beauté (et ça déclenche des comportements dangereux et extremes qu'elle n'aurait JAMAIS pu prévoir). Mais quand elle part, je à la fin, impossible de ne pas être dégouté par cette fin dégoulinante de débilité, gerbante : le soleil brille dans un ciel sans nuage, tout le monde sifflote en travaillant, les oiseaux gazouillent, il y a plein d'animaux et de vie...mais putain surtout, tout le monde fait comme si rien ne s'était passé! Tout est pardonné alors que la veille tout le monde se haissait, l'un trompait sa femme, l'autre était au bord de commettre un viol! UN VIOL! Le film arrive à justifier un viol parce qu'une femme fait du gringue à un mec pour d'obscures raisons! Comme si Susana n'avait été qu'un orage et non pas qu'elle avait révélé tout le monstrueux dans ces hommes laches et peu scrupuleux (comme le réal en fait).
Incompréhensible. Comme si elle pouvait etre la seule cause de tout ça, et que toute la faute lui incombait. Puis sérieusement, un gars dit à Susana que son prénom signifie chasteté, c'est sensé etre ironique mais entre nous elle ne fait rien de bien bandant, c'est assez peu crédible ce qu'elle provoque, même pour un film de 1951.


Susana a souvent le sourire pour bien la faire passer pour une pute, mais ce n'est que grace à un script mal branlé qu'elle ne s'enfonce pas en 2 minutes car elle n'est pas bien futée ni discrete. Rien n'est vraiment logique et ne s'enchaine sans que j'ai a sourciller toutes les 2 minutes devant cet étron.


Le film aurait pu etre assez bon s'il avait joué la carte de l'humour un peu subversif et sexuel, qu'il esquisse mais n'a pas les couilles d'assumer jusqu'au bout : comme quand le père de famille astique son fusil de haut en bas en dévorant susana du regard, qu'il veut clairement baiser, ou quand elle renverse des oeufs cassés sur sa jambe tout juste dénudée et que le liquide transparent rappelle du sperme...Ouais, j'aurais préféré plus de trucs du genre. C'est dire le niveau de catastrophe.

Sevanimal
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le 27 janv. 2016

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Sevanimal

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