J'y ai cru. Pendant plus d'une heure, j'avais bon espoir et j'étais dedans. Plutôt séduit par la mise en scène de Luca Guadagnino, encore bien aidé par le dirlo photo d'Apichatpong, j'étais comme bercé par cette ambiance singulière et difficile à cerner, où les sorcières se mêlent aux danseuses dans une école de danse prestigieuse d'un Berlin divisé, violenté et hanté par une Histoire pesante. Je me croyais bel et bien devant ce film d'horreur certes clivant, mais intéressant, osé, exigeant, digne d'éloges. Un bon exemple de remake intelligent, qui n'essaie pas bêtement de reproduire son modèle (en l'occurrence, il aurait été vain de s'y risquer), mais en propose une déclinaison suffisamment éloignée, tout à fait autonome et neuve. Bref, j'étais prêt à m'enthousiasmer pour l’œuvre de Guadagnino, dont j'avais par ailleurs plutôt apprécié Call me by your name.
Hélas, si ce Suspiria est un bon exemple de remake honorable, il est également un parfait spécimen de film auquel on s'accroche en vain : il s'écrase totalement au moment où il devrait décoller pour de bon, il finit par se dégonfler comme un vieux ballon de baudruche quand il devrait nous exploser aux yeux et s'imposer à nous comme une réussite...lire la suite de la critique.