Tout tourne autour de Hunter, prénom étant le contraire de sa personnalité.
Un jeu d'acteur d'une justesse remarquable, elle n'en fait jamais de trop à mon goût.

Majoritairement du plan fixe très maniaque, tout comme sa personnalité et du lieu qu'elle entretien.
Femme au foyer, entre le repas qu'elle prépare pour elle et son mari, les tâches ménagères et les jeux mobiles qui semblent être sa seule distraction, elle ne semble rien faire d'autre. L'empathie avec le personnage est donc facile à ressentir, surtout de nos jours.

Quand son riche mari revient du travaille, son attention est encore sur son boulot, sur son téléphone, sans vraiment se soucier de sa femme, seulement en lui souriant quand elle ouvre la bouche pour s'exprimer. Il n'hésite pas à couper sa parole en retour et lui en vouloir pour un rien, c'est le même cas avec le reste de la bourgeoisie qu'elle rencontrera. Elle est très seule dans une place qu'elle ne mérite pas, et on pourrait trouver tout ce procédé simple et bateau mais je le trouve personnellement efficace dans ce contexte.

Lui, est vraiment détestable à la perfection. Faisant bien croire que tout va bien avec ses belles paroles, qui ne valent au finale rien.

Luay, un immigré aide soignant veille sur Hunter à partir du moment où sa rare maladie est découverte et devient incontrôlable. Un personnage intéressant qui nous expose un problème lié par un dialogue, j'aurais voulu plus développé, bien que ça ne soit pas nécessaire.

Hunter répète plusieurs fois, le long du film, qu'elle n'a pas à se plaindre de sa vie. Elle introduit la bourgeoisie grâce à son mari et elle voit ça comme une chance car elle est comblé par le confort matériel. Ce n'est pas son mode de vie habituel, mais malgré la richesse elle n'a rien de particulier à faire pour s'occuper. Il ne faut pas se fier aux apparences.

Les plans savent vraiment parler, ils sont logiques et bien choisis: quand elle n'est pas à sa place, les personnes qui l'entourent sont floues à l'image (double sens alors). Ils l'écoutent parler à temps partiel, comme son homme. Quand elle change d'état, que la situation s'y prête, qu'elle n'est pas normale ou très mal ect... la caméra le dit très bien, par exemple en se déplaçant sur une épaule.

Ce qui fait aussi que tous les dialogues sont utiles, jamais de trop tout le long du métrage, pourtant bien suffisant pour nous faire ressentir tout ce qui se déroule.

La musique est peu présente. Un montage à transition simple et efficace.
Elle ne semble pas avoir d'amis, et justement, pendant la séquence de la fête (la première) des gens lui parle comme s'ils la connaissait, avec beaucoup de sympathie, ce qui nous montre très clairement que ce n'est qu'un masque que les gens ont à ce moment là. Ce n'est qu'en présence de notre héroïne qu'ils sont présent, jamais plus que physiquement avec une politesse bien trop lisse.

De plus, le final du long-métrage voyage plus profondément que prévu par le spectateur. À la manière d'Hitchcock comme dans "Pas de printemps pour Marnie", la protagoniste va explorer, ici indépendamment, son passé pour tenter de comprendre l'origine de sa maladie. Ce qui reviendra à une conclusion similaire du thème d'Hitchcock, mais traité avec une grande franchise, très frontale et osé pour notre époque puisque empathique avec ce qui serait jugé d'horrible et impardonnable. Un point surprenant qui nous donne une vision peu explorer du sujet (excusez-moi, je ne révélerait rien de précis)

À voir d'un œil qui se laisse transporter dans une ambiance qui paraît déjà vu, mais avec un modernisme qui renouvel et sublime son univers.

Mateus_Her
7
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le 16 janv. 2020

Modifiée

le 4 juil. 2020

Critique lue 419 fois

2 j'aime

Mateus_Her

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