[Ciné Club Sandwich] Parce qu'il est toujours agréable de voir des Anglais se faire frapper.

DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorables à un système de notation. Seule la critique ci-dessous reflète donc notre avis (attention, il se cache parfois sous une bonne couche de second degré - et des spoilers).





Notation :



Têtes qui volent : +++++++++


L’union d’un peuple : ++++


Impôts abusifs : - - - -


Anglais qui se font dérouiller : +++


Comment ça les peuples coloniaux ont été opprimés ? : ++++



మరియు అదనంగా ఆమె కప్పబడలేదు*




  • « Une femme kamikaze a fait exploser un radeau faisant trois-cent morts ! »



De quoi ça parle :



Début du XIXème siècle dans la région d’Andhra Pradesh en Inde. La sécheresse sévit depuis deux ans et les Anglais, ces gros cons de colonisateurs, demandent encore des impôts aux autochtones opprimés. Trop c’est trop ! L’un des rois de la région, Narasimha Reddy (Chiranjeevi), se rebelle, coupe la tête du collecteur d’impôts qu’il renvoie à son chef dans une boite, et réussi à unifier toute la région derrière lui, les familles aisées comme les plus pauvres. Les Anglais, qui ne vont pas se laisser emmerder par des ces branleurs de Pakis, non mais oh, envoient des soldats pour réprimer la rébellion. C’est la guerre.


Ce film a été inspiré de la vie de Uyyalawada Narasimha Reddy, et spoiler : ça ne va pas bien finir pour les Indiens.



Points forts :



Voir un film indien au cinéma est une expérience en soi : bandes annonces de films indiens, pubs pour les commerces indiens de votre région, entracte au beau milieu du film, ou ce moment surréaliste où une voix parle très vite avec un accent à couper au couteau pour expliquer que l’histoire s’inspire de fait réels mais n’est pas LA réalité et qu’aucun animal n’a été maltraité…


Big up au Gaumont Saint-Denis où nous sommes allées, qui diffuse d’ailleurs actuellement War, sorte de Mission Impossible indien que nous irons très probablement visionner.


On a l’habitude, dans les films américains, de voir tous les peuples du monde parler anglais entre eux. Dans ce film c’est l’inverse : les Anglais, depuis Buckingham Palace parlent tamoul, plaçant aléatoirement au fil des conversation des mots anglais avec un gros accent. C’est un peu bizarre au début, mais on s’y fait vite.


C’est vraiment chouette de voir cette histoire racontée par des Indiens, du point de vue indien, sans passer par le filtre occidental.


Les scènes d’action ne sont pas aussi ambitieuses que celles du merveilleux Baahubali, mais on a tout le même droit à des coups d’éclat de Narasimha Reddy qui fait passer les méchants à travers les murs, nous offre une scène d’anthologie en décapitant son ennemi sous l’eau, faisant voler sa tête à plus de dix mètres de haut, ou encore en empêche un troupeau de taureaux fous de tomber dans un précipice.


Les méchants sont les seuls à boire et fumer dans le film, et à chaque fois, un petit encart en bas à gauche de l’écran apparaît pour rappeler que fumer et boire c’est mauvais pour la santé. Pratique pour repérer les nouveaux méchants.


Au début on a l’impression que les personnages féminins sont inutiles, et puis finalement la danseuse Lakshmi (Tamanaah) est celle qui chantera les louanges de Narasimha Reddy à travers plusieurs régions, lui permettant d’avoir de nouveaux soutiens. On ne vous dit pas comment elle va finir, mais il y a un indice dans la citation.


La diversité des paysages naturels « Incredible India », véritable pub de l’office du tourisme.
Les nombreux jeux de pouvoirs qui apportent du piment à l’intrigue. « Je t’aime pas, mais je veux bien faire équipe avec toi, mais je fais croire que je te trahis, mais en fait je te trahis pas, le tout pour découvrir qui t’a trahi ».


Les Anglais, globalement joués soit par des Indiens, soit par des backpackers qui passaient par là, mais pas vraiment par des Anglais du cru, et ça crée des situations assez marrantes. Mention spéciale au figurant balec qui assortit bicorne et lunettes de soleil durant une scène de la fin du film alors que l’histoire se passe au XIXème siècle.



Points faibles :



On ne comprend pas grand-chose à l’histoire (surtout au début où le cadre est posé très très rapidement), mais ça n’empêche pas de passer un bon moment.


On attendait un peu plus de chansons – il n’y en a que trois dans le film.


En tant que femme on ne peut s’empêcher d’être un peu frustrée devant cette œuvre : les personnages féminins sont très peu nombreux et globalement nuls – mention spéciale à la femme de Narasimha Reddy qui sert grosso modo d’adoratrice et de poule pondeuse. Les rôles masculins sont, eux, multiples mais les acteurs, sans vouloir porter de jugement, sont loin d’avoir la beauté de leurs homologues féminins. Et en même temps… C’est aussi chouette d’avoir un peu de diversité et pas que des gens beaux à l’écran, pour une fois. On est donc partagé sur la question.


L’acteur qui joue Narasimha Reddy a 65 ans alors que le personnage en a à peine 30, et ça se voit. Vraiment. Oh et du coup il a plus du double de l’âge de l’actrice qui joue sa femme.


Comme souvent dans les œuvres cinématographiques indiennes : le personnage principal est présenté comme un surhomme capable de tout, et on reste un peu sur notre faim quant au développement des autres personnages.


LE gros défaut du film : on va se l’avouer, il faut vraiment chercher pour trouver un cinéma qui le diffuse en France.


Le film étant tourné en télougou mais doublé en tamoul, ce n’est techniquement pas de la VO donc on nous ment un peu. Mais dans la plupart des scènes, ils parlent vite et avec des mouvements assez similaires pour faire naître le doute, donc ça va, on va pas chipoter, de toutes façons, on était trop occupées à lire les sous-titres.


Les personnages scandent souvent « Sye Raa » (se prononce « sa ira »). Déjà je n’ai toujours pas compris ce que ça voulait dire. Et en plus, j’ai eu pendant tout le film la chanson « Ah ça ira, ça ira » dans la tête.



Le saviez-vous :



L’acteur principal n’est pas qu’un saltimbanque, c’est également un homme politique (HAHAHA VOUS L’AVEZ ?), qui a notamment été ministre du tourisme. Vu l’efficacité du film en termes de promo du pays, il faudrait vérifier s’il n’y a pas un petit conflit d’intérêt qui traîne…


Ce film a été tourné aux studios de Tollywood, près d’Hyderabat, en langue telougou. Il ne s’agit donc pas d’un Bollywood puisqu’ils sont, eux, filmés à Bombay, en Hindi. Bon ok, cette information est pompée de la fiche de Baahubali de notre livre Ciné Club Sandwich. Mais elle reste vraie.


L’acteur qui joue le premier méchant Anglais (il y en a deux principaux) est en fait Géorgien, ce qui explique son accent si particulier.



Les conditions idéales pour voir ce film :



Avec les copains de votre groupe de gilets jaunes (curry).



Ce qu’il faut en retenir :



Si les costumes traditionnels indiens sont aussi magnifiques que flamboyants (parfois littéralement), les costumes des Anglais sont clairement bricolés avec les moyens du bord. Pour peu qu’on y soit sensible, la vision de tout un tas de bicornes dépareillés et tordus donne une idée de ce que peuvent ressentir les peuples non-occidentaux dès qu’Hollywood traite leur vie dans un blockbuster sans budget recherche.



Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :



La légende de Baahubali.


Vous marier à 6 ans histoire d’accomplir un rituel pour faire tomber la pluie.


Vous friser la moustache avec les doigts pour draguer ou quand vous êtes content de vous.


Faire semblant de trahir vos amis pour savoir qui sont vraiment vos amis.


Remplacer vos séances de crossfit par du labourage de champs pour gagner en volume musculaire.




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Larrire_Cuisine
5
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le 23 oct. 2019

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