Adapté de l'auto biographie du journaliste de guerre Paul Marchand, ce film était annoncé depuis 2006, alors que l'écrivain journaliste était encore vivant. Il se suicidera à Paris en 2009. Dix ans après sa mort, le film voit enfin le jour et fait figure d'OVNI dans la production cinématographique française, ce qui n'aurait pas déplu à son auteur. On note l'absence de stars au casting, un format 4/3 de l'image et la volonté d'une image volontairement sale pour plus de réalisme. Peu de films ont à ce jour couvert le conflit serbo-croate: "Underground" d'Emir Kusturica, "No man's land" de Danis Tanovic, "Harrison's flowers" d'Elie Chouraquie, pour le plus réussit et surtout le téléfilm anglais "Warriors". On remarquera l'absence des films américains pour un conflit qui ne les intéressait pas, comme il n'intéressait personne à l'époque. Et c'est bien ce désintérêt de la communauté internationale au conflit que dénonce ce film. Une guerre civile qu'on a laissé s'envenimer et qui fut un cuisant échec de l'utilité des Forces des Nations Unies. Guillaume De Fontenay signe ici un premier film nerveux au rythme intense qui rappelle le cinéma de Costa-Gavras, il donnant un style documentaire volontairement chaotique à 'image de cette guerre que beaucoup n'ont toujours pas compris. Niels Schneider à la carrière encore balbutiante malgré une longue filmographie dans des seconds rôles, assure ici le premier rôle du film de façon très convaincante où il campe avec conviction le portrait de Paul Marchand et du journalisme de guerre. Car si le filme dénonce l'hypocrisie des Nations envers ce conflit, il dénonce aussi le m'enfoutisme de certains reporters allant à la facilité et au sensationnalisme à défaut s'aller chercher les vrais infos sur le terrain.