Premier film de la trilogie dite de la vengeance de Park Chan-Wook (avec Old boy et Lady Vengeance), Sympathy for Mr Vengeance m'a laissé un peu perplexe.
On est dans quelque chose d'extrêmement poisseux, où la Corée semble regorger de types plus malsains les uns des autres, mais il y a tout de même quelque chose que je ne retire pas ; c'est la mise en scène, qui est très impressionnante. Elle parait posée, avec de longs plans fixes, mais ce qui est frappant, c'est que les personnages sont souvent filmés de loin, comme si il ne fallait pas être contaminés par leur folie.


Tout comme le futur Old boy, l'histoire est vraiment sombre ; un jeune sourd-muet aux difficultés financières évidentes va tout faire pour trouver un rein compatible avec sa soeur, gravement malade. Il va aller jusqu'à donner un rein à une trafiquante d'organes, en promesse d'une somme d'argent qu'il n'aura pas. Il va donc décider d'enlever la fille d'un de ses patrons qui l'a licencié.
A partir de là, le film ne va tourner qu'autour de la vengeance, souvent de manière très brutale, presque sadique, et avec des éclats de violence qui laissent pantois, où la batte est le meilleur ami de l'homme coréen.


C'est extrêmement maitrisé, mais à travers cela, le film parle de l'injustice sous toutes ses formes ; celle de ne pas être soigné si on n'a pas d'argent, d'être licencié sans préavis et la violence morale que ça engendre, et de la représentation de la vengeance, où le grand talent du scénariste est de faire débuter l'histoire par ce jeune sourd-muet, puis, à la suite d'un drame, celui qu'on pensait être un figurant va devenir le personnage principal de la seconde partie où ça va être un bain de sang, pour un final d'une grande tristesse.


Et puis il faut dire que toute la distribution, de Shin Ha‑Kyun à Song Kang-Ho en passant par Bae Doo-Na (qu'on connait par Sense 8 et ses multiples collaborations avec les Wachowski) y est formidable, se donnant à fond pour une histoire ô combien sordide.
C'est peut-être un peu froid, mais il y a une telle puissance dans la mise en scène, que ça démontrait déjà qu'en 2002, Park Chan-Wook était déjà un maitre, ce qu'il confirmera avec ce chef-d’œuvre qu'est Old boy.

Boubakar
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le 28 févr. 2018

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Boubakar

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