Olivier Megaton, certifié tâcheron officiel de Europa Corp
Luc Besson, c'est à la fois un homme qui donne l'illusion à un public naïf d'être un grand cinéaste, mais c'est aussi un producteur et scénariste tyrannique qui fait peur aux plus cinéphiles d'entre nous. En effet, lorsqu'il réussit à créer l'évènement avec un succès surprise comme Taken de Pierre Morel, il a le don de transformer ce sympathique film d'action surprenant en véritable produit commercial indigeste. Parce que oui, Taken est devenu une véritable vache à lait sans queue ni tête. Il suffit de se rappeler les conditions d'écriture du troisième épisode pour comprendre que tout ceci n'est que par cupidité. Cette décision fut prise immédiatement après constater le succès exceptionnel du deuxième épisode. Ce n'est pas un réalisateur/scénariste doté d'une âme artistique qui a prit d'assaut la plume pour ce nouvel épisode, mais un producteur assoiffé d'argent.
Quand on a un scénario dénudé d'intérêt et de logique, il faut bien trouver un « réalisateur » frustré pour prendre les commandes en main, parce que oui, L.Besson est pas assez con pour réaliser le film lui-même. Doté d'une bonne conscience et d'un minimum de raison, il sait faire le bon choix à ce moment fatidique. On fait donc appel aux petits espoirs d'Europa Corp pour trouver un volontaire pour ce projet ambitieux. Dans la salle, on appelle désespérément quelqu'un qui aura le courage de se sacrifier pour tout le monde. Mais aucun doigt ne se lève, car la majorité des êtres humains ont un minimum de dignité pour leur personne, il le faut bien pour vivre tranquillement et dormir sur ses deux oreilles. Et là, au milieu d'une troupe d'individus la tête baissé, un doigt se lève, seul, perdu, celui de Olivier Megaton. Oui, LUI. Vous le connaissez non ? C'est lui le responsable, en parti des films Le Transporteur 3 et Taken 2 ( Oh tiens, deux prods bessonienne). Le petit tâcheron de service à la société qui se récolte les projets non-désirés et rejetés par la communauté des simples mortels. Mais vu que l'homme en question a envie de prouver au grand patron qu'il sait tenir une caméra et remplir les caisses, il accepte, avec fierté et convictions, faisant un gros doigt d'honneur au cinéma par la même occasion.
Ne vous attendez pas à ce que ce troisième épisode corrige les indénombrables maladresses et grossières erreurs, parce qu'il prend l'étrange plaisir de les démultiplier et de faire pire. A croire que le réalisateur est un sadique qui prend un étrange plaisir à faire souffrir les spectateurs.
O.Megaton se cherche une âme de réalisateur, dés le générique, en se prenant pour Michael Mann en filmant Los Angeles mais à sa manière en injectant une dose de boisson énergétique périmée en alternant zoom/dézoom grossiers, des panoramiques accélérés ignobles qui brûlent les yeux des spectateurs. Le film entier repose sur un montage scandaleux où l'on cale des plans très courts qui filme tout et n'importe quoi qui crée une énorme confusion dans la compréhension de la scène au sein du spectateur et qui fait frôler la crise d'épilepsie. Olivier pense faire quelque chose de trop stylé dans son petit monde. Il cherche à s'américaniser au maximum en bourrant son film de clichés ridicules, un scénario pauvre naviguant sur des scènes absurdes et incohérentes accompagné du tout par une musique héroïque qui laisse présager l'arrivée des Avengers d'un plan à l'autre.
Il faut être un véritable sado-masochiste pour éprouver du plaisir devant ce film. Taken 3 se ranger parmi les plus grosses insultes au cinéma, que ce soit même au simple cinéma d'action décérébré. Il faut vraiment détester le cinéma pour pondre un truc comme ça avec autant de maladresses et d'amateurisme. Un film impardonnable qui considère le spectateur comme un porte-feuille sur pattes.
Uwe Boll devrait s'inquiéter, parce qu'il vient de trouver un sacré concurrent dans la course des pires films.