Rebecca (Mme Victoria Abril), présentatrice-vedette du journal télévisé espagnol, accueille sa mère de retour du Mexique, la fameuse chanteuse Becky del Parano (Mme Marisa Paredes), qui interprète des chansons de variétés sans oublier de jouer les divas dans la vraie vie. Ces retrouvailles sont l’occasion de tirer au clair les embrouilles familiales, d’autant que le marie de Rebecca n’est autre que l’ancien amant de sa mère, comme, également, le patron de la chaîne de télévision où elle travaille. Le couple emmène la chanteuse dans un bar où se produit un travesti, Letal (M. Miguel Bosè, fils de Mme Lucia Bosè, actrice italienne), qui l’imite. Le lendemain, le mari de Rebecca, directeur de la chaîne, est retrouvé assassiné, alors que leur couple commençait à battre de l’aile. Le juge d’instruction interroge la mère, ancienne maîtresse, l’interprète en langages des signes du journal, sa dernière liaison en date, et la fille, son épouse. Toutes trois nient un lien avec l’assassinat.
Pourtant Rebecca s’accuse en direct au journal télévisé, ce qui lui vaut d’être arrêtée. Elle découvre en prison que Letal a été le petit ami furtif d’une assistante sociale et qu’il s’avère être ni plus ni moins le juge d’instruction. Becky, la mère de Rebecca, gravement cardiaque, décide de couvrir Rebecca, en posant ses empreintes sur l’arme, avant de mourir.
La signification du titre est donnée dans la scène finale : Rebecca se souvient avec nostalgie du bruit des talons de sa mère dans le couloir quand elle s’endormait.
Ce film détient l’originalité de lier polar, comique un tantinet burlesque, affaires sentimentales et familiales.
Ce film m’est apparu « complet » dans la mesure où le comique se lie à la tragédie, les affaires familiales et sentimentales à l’intrigue policière. Les échanges sentimentaux entre personnages enrichissent positivement la trame narrative, autant qu’ils la complexifient à première vue, mais tout est démêlé à la fin. Et si un drame survient à la fin, étonnamment, ce film finit bien.
Le titre français perd l’aspect poétique de la version originelle, là où une traduction littérale aurait permis de retranscrire le souvenir de l’éloignement des talons de sa mère, d’une part, quand sa fille s’endormait enfant, d’autre part à sa mort.
Les deux chansons, de Mme Luz Casal, qui composent la bande originale du film (BOF) marquent bien, par leur contraste, les différentes facettes de l’œuvre. Un año de amor (« Une année d’amour ») et Piensa en mí (« Pense à moi ») illustrent respectivement, d’une part, l’importance de l’humour décalé, et d’autre part, celle de la tragédie, l’amour s’avérant toujours présente.