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Pour l'été 2016, Tarzan signe son retour dans une nouvelle version de ses aventures. Il a les traits d'Alexander Skarsgård qui s'est taillé un physique où le bourrelet n'a pas sa place, comme son jeu d'acteur. Il est fade et on ne ressentira pas d'émotions dans ce film insipide à l'image de sa réalisation dénuée d'inspiration.


L'introduction est inquiétante. On va retrouver le capitaine Rom (Christoph Waltz) face à la méchante tribu du Chef Mbonga (Djimon Hounsou). Cette dernière va décimer son unité, mais tel un moine Shaolin, le capitaine va époustoufler le chef qui va lui passer commande d'un Tarzan (Alexander Skarsgård), s'il veut avoir accès à sa mine de diamants. L’appât du gain, la soif du pouvoir et voilà comment John Clayton III aka Lord Greystoke aka Tarzan va devoir faire son retour sur les terres de ses premiers exploits, le Congo (un peu Belge à ce moment-là), pour barrer la route du méchant Capitaine.


A la différence des habituelles versions de Tarzan, on le retrouve à Londres avec Jane (Margot Robbie) où il mène une vie paisible dans l'immense demeure de sa famille. Il ne fout pas grand chose et aime rappeler son titre de Lord, bref il se la pète un peu. Par contre, il a gardé la forme comme l'atteste ses abdominaux à faire pâlir ceux qui grignote paisiblement des sucreries devant ses exploits. Il va vite prendre la direction de l'Afrique, même si la chaleur ne lui sied guère en compagnie de Jane et de son nouveau meilleur ami George Washington Williams (Samuel L. Jackson avec des cheveux). On espère que ce retour aux sources, va le rendre plus humble en criant son célèbre cri en calbute tout en volant de liane en liane.


Avec un budget de 180M$, on pouvait espérer de superbes effets spéciaux et des décors grandioses. Pour le premier, ça passe, même si ça foire parfois comme lorsque tarzan et ses potes plongent sur un train. Par contre, le grand souffle de l'aventure se fait très discret. Malgré son expérience sur les quatre derniers Harry Potter, le réalisateur David Yates semble un peu perdu et colle sa caméra aux visages de ses personnages lors des combats. A-t'il voulu surtout nous faire ressentir leurs douleurs, à moins que cela soit pour bien voir qu'il transpire, quoiqu'il en soit ses scènes d'action sont foireuses. On a parfois le chocolat au bout des lèvres avec sa caméra virevoltant dans tout les sens, avant qu'il se calme et nous propose des ralentis sans grand intérêt. Il y a trop de superflu dans sa manière de mettre en scène ce divertissement familial, cela en devient très pénible, surtout en l'absence de grandes scènes impressionnante. Les animaux sont tous des effets numériques et même s'ils sont excellents, il y a un flagrant manque d'émotions. On espère l'avoir grâce aux acteurs où les enjeux dramatiques, mais c'est le même constat. Le produit est formaté pour ne pas trop mettre à contribution nos neurones et il y arrive très bien.


Comme trop souvent dans ce cas-là, mon esprit se focalise sur les petits détails qui ne feront pas la différence. Le film étant aussi lisse que le torse de Tarzan (je me demande comment il fait pour être toujours impeccable) mais surtout : pourquoi adopte-t'il le pantacourt ? Il ne veut pas aussi mettre des claquettes avec chaussettes. Pour un Lord, il manque de classe vestimentaire. Alors que Jane, elle est sublime en arborant toujours des robes d'une blancheur immaculée, même quand elle grimpe dans un arbre où se ramasse en voulant fuir au bout de trois petites foulées, des problèmes psychomoteurs ? Puis franchement les filles, un homme qui vous sent l'entrejambe dès la première rencontre, cela ne vous fait pas peur ? Après chacun ses délires, mais cela ne me semble pas vraiment approprié. Cette propension a se retrouver le nez au niveau de l'intimité des gens, va aussi avoir lieu avec les gorilles. En soi, c'est admirable de ne pas faire de différence, cela démontre une belle ouverture d'esprit.... Enfin, son cri est un moment assez risible (un parmi tant d'autres). Quand il résonne, le fou rire est au rendez-vous, on dirait qu'ils ne savaient pas où le caser. On l'entend lorsque Tarzan sonne la révolte, mais au loin et sans le voir, ça sonne faux et n'arrange pas la ridiculité du film.


On notera tout de même la tentative de remettre l'histoire dans le contexte géopolitique, tout en parlant de l'esclavage et du pillage des richesses de l’Afrique par les européens. C'est une bien mince consolation. Les méchants blancs exploitant les gentils noirs, vont être sauvés par un couple de gentils blancs et blonds aux yeux clairs.... à croire qu'ils sont incapables de s'en sortir seuls et doivent toujours compter sur le blanc pour les sauver (mais aussi les opprimer). Certes, c'est de la fiction dans un contexte réel et Tarzan a tenté de s'adapter en se faisant des dreadlocks durant son enfance, mais cela s'adresse à un jeune public influençable. Walt Disney a pourri mon enfance (j'espère que Walt est en enfer pour avoir tué la maman de Bambi) et là encore, on retrouve un héros orphelin (par deux fois) et qui va aussi perdre un enfant, le sort s'acharne....


Samuel L. Jackson sauve un peu l'ambiance dans le rôle du comique du groupe. Margot Robbie se révèle moins fade que d'habitude, au contraire du décevant Alexander Skarsgård. Christoph Waltz est un méchant un brin cabotin et les gorilles sont les meilleurs acteurs du film. La réalisation de David Yates fût un enfer et le scénario de Stuart Beattie, une catastrophe. Autant se refaire Greystoke d'Hugh Hudson avec Christophe Lambert et la version de Walt Disney.

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le 17 juil. 2016

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Laurent Doe

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