Un putain de film

Voici un film qui serait probablement difficile à produire aujourd'hui, de par ses dialogues outranciers et certains aspects bien cradingues. Comme envoyer une femme dans les bras d'un mac pour la dégager de la maison. Ou Gérard Depardieu faisant tout pour coucher avec Michel Blanc, quitte à y aller franco niveau harcèlement.

Tenue de soirée est politiquement incorrect et c'est ce qui le rend aussi dingue. Bertrand Blier signe des dialogues à mourir de rire, notamment dans la première partie du film. A l'image de l'impayable "Une serrure il faut qu'ça mouille, c'est comme tous les orifices. Tu la démarres à la salive et t'attends qu'elle se donne.".

Depardieu emporte tout sur son passage avec ce rôle excessif et bavard, avec toujours la bonne réplique au bon moment. Il est parfait, rejoint par un Michel Blanc plus sensible que d'habitude. L'acteur joue un rôle éloigné de l'habituel Jean Claude Dusse show qu'il se coltinait depuis Les Bronzés (Patrice Leconte, 1978). Ici il incarne un personnage refoulant sa sexualité (quitte à être insultant) et finissant par l'accepter grâce à un personnage haut en couleur. Miou Miou emporte le reste avec un personnage largement malmené.

Tenue de soirée est un film malpoli, qui parle de coming out frontalement sans pour autant oublier l'amour. Les personnages se sentent plus libres une fois qu'ils s'acceptent. La seconde partie est ainsi un peu plus subtile et moins crue que la première, permettant d'équilibrer le tout.