La douleur, ça se contrôle, il n'y a qu'à débrancher

Film phare du cinéma fantastique et d'action des années 80, "Terminator" est un film clair, direct et efficace. Pas de fioritures ici, Cameron raconte son histoire sur un rythme soutenu qui fait la part belle à l'action.

Il remplit parfaitement son objectif, à savoir donner de l'ampleur à une série B de SF sans moyens colossaux. Au final, le film est une course poursuite de près de 2 heures durant laquelle le réalisateur n'oubliera pas de nous asséner des moments chocs et cultes qui resteront dans les mémoires, tel le T-800 se réparant le bras et un oeil, le fameux "I'll be back", puis son apparition hors des flammes en un squelette cybernétique, ou bien encore les brefs plans montrant un futur dans lequel les hommes vivent traqués tel des rats. En clair, le maître mot du film sera l'efficacité et l'accroche grâce au rythme et aux effets spéciaux efficaces de Stan Winston.

Le film principalement ciblé sur la course poursuite entre les protagonistes ne contient finalement que peu de dialogues. Le rôle du Terminator campé par Schwarzenegger est lui aussi avare en bons mots. Volontairement, le cinéaste aura ainsi supprimé les scènes un peu trop bavardes pour privilégier l'action et l'émotion qui en découle. Ainsi, les révélations sur le futur et sur le rôle du T-800 sont dévoilées au spectateur en pleine traque.

Son regret cependant, est de ne pas avoir eu les moyens de développer d'avantage le Los Angeles dévasté de 2029, scènes qui paradoxalement parviennent à être assez mystérieuses en l'état pour nous captiver. En effet, à l'époque, Cameron a déjà de nombreuses idées non exploités sur cet univers, et celui-ci pense sérieusement à faire une suite en cas de succès.

Reprenant un thème classique de la SF avec les voyages spatiaux-temporels, le film n'échappe pas à tous paradoxes et interrogations inhérents à ce genre d'histoire, même si ceux-ci contribuent à l'intelligence et au retentissement de l'aventure. En effet, lors que l'on apprend que Kyle Reese envoyé par John Connor pour protéger sa mère, sera en fait son propre père suite à la relation qu'il aura avec Sarah Connor, nous sommes en droit de nous interroger sur de nombreux points. Aussi, Connor n'envoi pas tant Reese pour sauver sa mère mais surtout pour que celui-ci lui permette de naître grâce à l'idylle qu'il vivra avec Sarah. Ainsi, tous les évènements se sont déjà produit et nous nous trouvons face à un paradoxe formant une boucle sans fin. La conclusion à tout cela est que les évènements présentés sont tous immuables et figés, et qu'il n'y a aucune alternative possible.

Oeuvre de pure action, "Terminator" est un film évènement qui a fait date dans le monde du cinéma. Scénario audacieux et particulièrement bien mené, le film remporta un succès colossal surprise qui imposa Schwarzenegger au rang de star. Pour Cameron, ce sera l'occasion de lancer une carrière qui s'avèrera fructueuse et riche en chefs-d'oeuvres. Enfin, n'oublions pas de souligner la qualité générale de l'interprétation puisque outre le monolithique et implacable Arnold Schwarzenegger, nous trouvons Michael Biehn en courageux soldat, Linda Hamilton en femme d'apparence faible qui va se découvrir une force insoupçonnée et un destin d'une importance extrême, et enfin la présence de seconds rôles solides.

Aujourd'hui, "Terminator" est un classique qui se regarde avec un immense plaisir. On connaît par coeur l'histoire mais on se laisse prendre à chaque fois. Un film dont l'efficacité n'est plus à démontrer.