Dommage qu'il aie un peu tendance à surligner son propos Alejandro Amenabar, et que sa mise en scène ne soit pas toujours la plus subtile du monde, car nul doute que ce « Tesis » aurait pu donner quelque chose de très, très réussi. Cela dit, le jeune homme n'a vraiment pas de quoi rougir, car hormis ses petites réserves, pour un premier film, c'est plus que pas mal. Je crois même que c'est le seul film traitant des « snuff movies » que j'ai vraiment apprécié, même si « The Brave » signé par le camarade Johnny Depp n'avait rien de déshonorant. Amenabar a surtout la grande intelligence de ne pas tomber dans le scabreux, préférant au contraire privilégier une intrigue intelligente et efficace, où les rebondissements et les faux-semblants sont légions. Pourtant on ne tombe jamais dans le ridicule, chacun des personnages (bien qu'un peu stéréotypés) montrant un caractère fort et déterminé. De plus, même si le réalisateur espagnol évoque cela un peu lourdement, le discours est fort et on ne peut plus vrai : nous avons beau critiquer et nous révolter contre les meurtres et la torture, nous n'en prenons pas moins un plaisir pervers à les regarder à la télévision, et ainsi les cautionnons indirectement... Conclusion intelligente d'une œuvre certes imparfaite, mais valant le détour.