Oublions d'entrée les critiques légitimes sur le caractère vénale de cette entreprise de reboot et tentons d'avoir un regard neuf sur cette nouvelle saga (oui, car il y aura au moins deux suites). L'idée de base était surtout de revenir sur les origines de Peter Parker et le rôle de ses parents dans ses pouvoirs, ce qui diffère donc de la saga de Sam Raimi. Le film est inspiré des comics Ultimate Spider-Man, une revisite moderne de 2000 du comic de base sorti en 1963. Le personnage de Peter Parker est déjà bien différent puisque celui n'est plus la tête d'ampoule martyrisé par l'ensemble de ses contemporains, mais un simple jeune mal sans sa peau qui fait du skate et qui a pas beaucoup de potes au lycée. Bercé par une version has-been de Peter Parker, on est franchement déboussolé par le nouveau qui enchaîne en plus, les mauvaises décisions. D'ailleurs heureusement qu'on ait eu la saga précédente pour bien cerner que Peter Parker avait un talent exceptionnel pour les sciences car dans cette nouvelle version, c'est expédié. On passe d'un gosse qui sait bidouiller des serrures electriques au type qui va donner la solution d'un problème à une armada de scientifiques réputés qui bossent depuis une vingtaine sur un même projet. On peut dire que c'est le premier WTF?! du film.
Bon, on a tout l'évolution du personnage qui expérimente ses nouveaux pouvoirs avec des séquences intéressantes comme des séquences bien pourries (l'humiliation de Flash est franchement too much), mais c'est long. En fait, tout le début du film est laborieux et convenu. Marc Webb ne se fait pas chier et respecte à la virgule près le cahier des charges. Ce qui nous donne un film plat, sans ambition et très prévisible. Le méchant du film, le Lézard, pourtant bien interprété par Rhys Ifans, est construit à la va-vite. On prévoit toutes ses actions deux scènes à l'avance et alors, bonjour les motivations ! Ce génie de la génétique veut un monde sans faiblesses, alors il décide de transformer tous les humains en homme-lézard, une idée qu'il a eu quand les hommes d'un Norman Osborn mourant, ont voulu testé son sérum sur des vétérans handicapés. Second WTF?! Voilà des motivations qui ne tiennent pas vraiment la route, surtout pour un type sensé être d'une rare intelligence. Pour le design du Lézard, je botte en touche.
Le casting est intéressant. Si Andrew Garfield ne convainc pas totalement comme il a pu le faire dans de précédentes productions (en espérant une grande performance pour la suite et il en est capable), les autres font de bon boulot comme Emma Stone très attachante dans le rôle de Gwen Stacy, Martin Sheen méconnaissable en Oncle Ben (surtout parce qu'il a pris un sacré coup de vieux) et surtout Denis Leary, excellent en Capitaine George Stacy, père de la jolie blondinette.
Les effets spéciaux sont superbes et la 3D est assez intéressante surtout pour les scènes de vol à la première personne, une bonne trouvaille. J'espère qu'ils iront encore plus loin dans le prochain métrage.
Au final, The Amazing Spider-Man réussit son pari, à savoir s'éloigner de la saga de Sam Raimi mais offre une relecture peu intéressante, convenue et sans réelle ambition. Si l'image est très belle, le scénariste James Vanderbilt (qui a oeuvré pour X-Men Origins : Wolverine, grosse référence) s'est pas foulé.