Voici maintenant deux ans que Spider-Man a connu son reboot. Même noyau dur au niveau du casting (Andrew Garfield en Spider-Man, Emma Stone dans le rôle de sa chère et tendre) et de l’équipe technique. Le tout est complété par Jamie Foxx en antagoniste électrisant.
Spidey est de retour ! Marvel et Sony nous offrent là la suite presque immédiate du premier opus. Où nous retrouvons notre Peter Parker encore tout chamboulé de la mort du Lézard, accessoirement père de sa petite amie Gwen Stacy. Si du coup côté du bottage de fesses des oppresseurs, Spider-Man maîtrise son sujet, c’est du côté de son couple que le combat est en train d’être perdu.
CA PARLE BIEN PLUS QUE ÇA NE CASTAGNE
The Amazing Spider-Man 2 dure 2h20. Pourtant, ces 140 minutes sont loin d’être dédiées à la destruction de la ville de New York. Au contraire, les déboires amoureux entre Peter et Gwen tiennent une place prépondérante. Dix minutes, c’est touchant. Une heure entière, c’est long. Beaucoup trop pour ne pas être contraint de répéter par cycles de duo larmoyant le combo « je ne peux pas être avec toi / je t’aime, donc je dois partir ». Lourd, répétitif, lassant.
Heureusement, face à cela, la série des Amazing Spider-Man de Marc Webb appuie là où celle de Sam Raimi possédait de grosses lacunes : les gags. On ne pourra pas se plaindre de ne pas être servi de quelques petits visuels drôles, surtout corporels, un pari risqué mais qui marche plutôt bien – difficile d’égaler le génie des références geek de Whedon. The Amazing Spider-Man 2 choisit de jouer dans sa propre cour, et c’est tant mieux puisque c’est réussi.
(BOU) FOND VERT
Derrière les gags et la romance sans goût, un acteur déteint : c’est Jamie Foxx. L’acteur polymorphe confirme toute l’étendue de son talent et de son répertoire. Clairement, les scènes qui comportent son personnage de Max Dillon sortent du lot. Électricien un peu looser, de la classe de ceux qui rêveraient d’être mis sous les projecteurs et qui ne savent pas quoi faire une fois qu’ils le sont, il devient après une métamorphose toute « marvelesque » Electro, un super-méchant qui ferait pâlir Cole McGrath du jeu Infamous.
Virage déjà amorcé par le premier opus, The Amazing Spider-Man 2 assume encore plus (et avec plus de maîtrise) ses séquences où nous suivons l’Homme-Araignée en caméra subjective. des plans inspirés par les jeux vidéo qui se débarrassent en grande partie de leur inscription physique, et qui nous plongent dans un déluge d’effets numériques. Présenté comme cela, le spectateur peut avoir quelques vertiges mais étonnamment, le résultat est aussi plaisant qu’il tranche avec la monotonie des dialogues précisés plus haut.
Il faudra donc une escalade de destructions pour venir à bout de cet Electro dont le style de combat évite bien souvent le corps à corps direct, un style repris plus grossièrement dans les confrontations avec le nouvel ennemi de Spidey, et pourtant historiquement son plus connu, le Bouffon Vert. L’ensemble se laisse regarder, mais encore une fois, ce n’est pas avec cet Amazing Spider-Man 2 que vont se révolutionner les codes du genre. Un film de super-héros n’est que rarement déplaisant, mais le gavage guette face aux annonces gargantuesques de ces prochains mois.
Critique à retrouver sur hypesoul.com