Intéressant, mais froid

The American est un thriller étrange, réalisé par Anton Corbijn, avant tout photographe. Son film est l'anti Jason Bourne par excellence. Amateurs d'action, passez votre chemin nous voilà en plein dans un film contemplatif.

Le début est annonciateur de tout ce que sera l'oeuvre. La neige, une caméra qui avance très calmement vers la maison. Dans celle-ci une image un peu clichée (voire beaucoup) d'une romance entre un homme et une femme. Puis une balade dans la neige, des coups de feux et Jack demande à sa compagne d'appeler la police. Elle s'éloigne de cinq mètres qu'il lui tire une balle dans la tête, de dos. Le ton est donné.

C'est un film sur un tueur à gages sur la voie de la rédemption qui va décider d'accepter un dernier contrat puis de se retirer du milieu. Entretemps, on voit Jack garder la forme (quelques scènes clichées aussi), Jack préparer la commande de la tueuse à gages, etc. C'est surtout un homme qui prend le temps de réfléchir sur sa vie et surtout la mélancolie et tristesse qui l'habitent à ne pas avoir d'attaches.

On voit que Corbijn est issu de la photographie car la plupart de ses plans sont travaillés et assez jolis. Il utilise au mieux la particularité du petit village italien, mais aussi en le montrant via des vues aériennes. Mais c'est peut-être dans ce petit coin de campagne que le cinéaste se sublime.

Il y a aussi un style très épuré, très froid combinée donc à la lenteur de l'oeuvre. Cette froideur risque d'en mettre pas mal sur le côté. Personnellement, je trouve dommage que l'oeuvre soit si froide car on a du mal à s'attacher aux personnages. Assez énervant de voir aussi constamment Clooney à l'écran. J'ai eu l'impression qu'il faisait du Tom Cruise sans que cela ne fonctionne de la même manière (oui j'aime bien ce dernier).

Par contre, il y a aussi cette bonne utilisation des symboles par le cinéaste, notamment avec le papillon. Par contre, le final est assez convenu et déjà vu.