Apparemment, il y a deux cercles de fans de Batman (pas nécessairement disjoints).
Il y a les puristes, qui ont lu la majeure des comics, qui connaissent par coeur la biographie de Bob Kane, et qui célèbrent la trilogie des films de Nolan comme des adaptations réussies du célèbre héros. Et il y a les autres, qui ont été élevés par la série animée de Paul Dini, qui furent transportés par les deux opus de Tim Burton, qui ont atteint des paroxysmes de jubilation sur les jeux vidéos Arkham Asylum/City.
Je fais partie de cette seconde catégorie, qui trouvent que parfois la reprise d'un univers est meilleure que l'originale, que Nicholson était un Joker bien plus flamboyant, élégant, pervers, fou et diabolique que Ledger, que Keaton était davantage GODDAM que Bale avec le handicap pourtant lourd de ressembler à Julien Lepers, et que Pfeiffer était bien plus féline, sensuelle, ambigüe et insoumise qu'Hathaway. Ce dernier opus de Nolan n'est qu'une confirmation de cette comparaison, on a l'impression d'assister à un quelconque "film d'action", bien réalisé certes, plutôt qu'à un "Batman". Un film d'action avec ses scènes brouillonnes, ses incohérences, ses instants complètement ridicules, ses répliques qui ne présentent jamais l'effet percutant escompté. Décevant, comme prévu.