L'Ange Noir
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le 1 nov. 2014
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Fort du confortable accueil en salles de Batman Begins, Nolan va se voir octroyer plus de libertés sur le second opus. Plus de pognon, des scènes d'action largement mieux orchestrées, des morceaux en IMAX... Dans la forme, le film enterre sans peine son prédécesseur. De plus il a le génie d'associer deux genres le plus souvent antinomiques : le film de super héros et le techno-thriller. Ce qui aura pour effet d'attirer dans les salles obscures à la fois les geeks ET les nerds. Brillant !
Le début du film se paye même le luxe de disserter d'engagement politique, de procédures d'extradition à l'arrache, de la justice contre le sens moral, de tout un tas de petits sujets de philo qu'on n'attend guère d'un Blockbuster de l'été estampillé PG-13 de Warner Bros.
Et d'un coup survient le Joker, racine de tous les maux.
Le mythique Joker effectue son grand retour sur grand écran, porté par une interprétation sans faille, folle, démesurée, évoquant les grandes heures de Klaus Kinski... Heath Ledger a tout donné, et je ne reviendrai pas dessus. Le problème ne vient pas de la forme, mais du fond. Du tréfonds, même.
Car ce Joker ne m'intéresse pas. Nolan semble tant vouloir s'éloigner de la proposition Burton-Nicholson qu'il fait de son Joker un vilain relou comme j'en ai vu des pleines pelletées dans les années 90. Vous savez, ce fameux méchant-dérangé-qui-signifie-sa-folie-à-haute-voix-à-la-moindre-occasion, le plus souvent avec une revanche à prendre sur le monde entier... Tommy Lee Jones dans Piège en Haute Mer, Dennis Hopper dans Speed, Nicojohn Cagevolta dans Face/Off... tous ceux-là s'inscrivent dans une grande tradition qui m'est aujourd'hui déplaisante, car datée... Ce regard sur le personnage me laisse de marbre. Je l'ai déjà vu, je l'ai déjà vécu, merci.
Non content de ça, le Joker amène dans le scénario un laisser aller indigne. Son plan de merde consiste quand même à miser systématiquement sur la bêtise des autres et non sur une authentique supériorité intellectuelle saupoudrée de folie furieuse... J'entends encore "Whoa, il avait tout prévu à l'avance ! Quel génie du mal !"... Non, les enfants. Il a juste eu de la chatte.
De plus, sa longue scène d'élucubrations Tyler Durdenesques à l'hôpital est complètement inutile, Harvey "Two-Face" Dent ayant déjà en lui tous les éléments pour basculer. Le premier tiers du film s'étant copieusement chargé de le souligner ( Le coup de la pièce truquée pour faire flipper les malfrats, la réplique "ou on meurt en héros ou on vit suffisamment pour se voir devenir le méchant" etc... )
Sans oublier le piège fascisant final, où BatMan est contraint et forcé d'utiliser un réseau Echelon-puissance-mille pour traquer ce petit fils-de-pute. Lucius Fox, caution morale lui dit : "Je vous préviens, je vous aide sur ce coup là, mais après je m'en vais... De cette salle, parce que je serai fidèle au poste dans le prochain film !" ( Et puis les visions du BatSonar sont moches à pleurer. )
Bref, tout ce qui a trait au Joker dans ce film me pète allègrement les couilles. Je comprends que le sens du spectacle et de la répartie fasse illusion, mais ça forme un tout bien trop problématique à mon goût.
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Créée
le 27 juil. 2012
Modifiée
le 27 juil. 2012
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