L'histoire du film est sans doute plus intéressante que l'histoire dans le film : réalisé en 1920 par un réalisateur amateur, il ne fut montré que quelques fois aux États-Unis avant que les bobines ne fussent perdues. 85 ans plus tard, en 2005, elle furent redécouvertes et sont à l'origine de la sortie en version restaurée de 2012.


Les cartons initiaux mettent l'accent sur le fait qu'il s'agit d'un casting exclusivement composé d'Amérindiens, avec quelque 300 individus issus des tribus Comanche et Kiowa, et d'un film tourné sur leurs territoires. Le fait que l'auteur du scénario ait passé quinze ans de sa vie avec eux est censé apporter un élément de crédibilité aux images qui nous seront montrées... mais il est difficile de ne pas voir dans ce "Daughter of Dawn" une version romancée de la culture et du mode de vie amérindiens. Mis à part la qualité des costumes et des lieux de vie, ainsi que de la retranscription de scènes de chasse au buffle, le triangle (virant au rectangle) amoureux paraît terriblement artificiel.


Au cœur du film, il y a donc cette "fille de l'aurore", ainsi nommée car "elle a été introduite au monde alors que le soleil se levait". Fille du chef, elle doit choisir son futur mari parmi White Eagle et Black Wolf. Un Indien sans le sou qu'elle aime et un autre plus fortuné et assez entreprenant. Afin de résoudre ce dilemme, le chef de la tribu décide de les faire sauter d'une falaise et voir lequel survivra. Hum. Black Wolf refuse, "the coward" (mais aussi le moins stupide, serait-on tenté de dire...), est chassé du clan et son désir de vengeance sera à l'origine de l'affrontement avec la tribu rivale.


Même si les différents acteurs ne rivalisent pas d'expressivité au cours du film, il y a quelque chose d'intéressant à voir des Amérindiens dans leur environnement, gérer leurs problèmes (ou plutôt l'idée que l'on s'en faisait au début du siècle), par contraste avec leur opposition classique au monde des Blancs. L'ensemble reste extrêmement stéréotypé, loin de l'authenticité que l'introduction laissait supposer.


[Avis brut #117]

Morrinson
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le 10 août 2016

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Morrinson

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