Suite d'une Maison des 1000 Morts ressemblant fort à une visite délirante dans un train fantôme plaisante à voir mais pas aussi transgressive que sa réputation houleuse le laissait penser, The Devil's Rejects nous offre encore une fois une aventure avec une famille de tordus.
Ici, il ne faut pas plus de 5 minutes pour comprendre que l'atmosphère se veut plus sérieuse avec une ambiance Western palpable à base de rednecks, de sheriffs et de riffs de grattes vieillots, le tout dans les seventies. Encore une fois, Rob Zombie joue avec les vieilles références du genre. On sent l'inspiration de films comme Massacre à la Tronçonneuse, La Dernière Maison sur la gauche ]et même Star Wars et son Lando Cadrissian. Il n'y a pas que sur l'histoire que ca pue l'hommage voire le pompage. Les figurants y sont aussi pour beaucoup. Voir Ken Foree du Zombie de Romero, le freak de la Colline A Des Yeux (celui de Wes Craven) ou encore Danny Trejo dans le même film, ca fait quand même un beau festival de gueules burinées. Le problème, c'est qu'avoir un joli casting c'est bien, l'exploiter à bon escient c'est mieux. L'impression d'avoir affaire à un bel étalage de tronches fait pour donner du cachet à l'enrobage plutôt qu'un véritable intérêt pour l'histoire persiste. Saluons tout de même l'emploi du Doofy de Scary Movie et du catcheur méconnu Diamond Dallas Page en chasseur de têtes.
Le film se découpe en deux avec une partie qu'on pourrait résumer par une prise d'otages et ensuite une sorte de vengeance. La première est plutôt calquée sur celle d'Une Nuit en Enfer et c'est là le souci, j'ai du mal à voir comment Rob Zombie amène de la nouveauté. Côté mise en scène, il joue avec les transitions de manière habile, il sait incorporer de jolies scènes gores mais au regard de l'ensemble, pas grand-chose de nouveau sous le soleil.
Il essaie de faire du Tarantino au niveau des répliques mais l'humour tombe à plat sonnant comme du Chuck Norris, à cause de la pauvreté des dialogues. Il claque également des musiques encore une fois sorties du contexte comme le ferait QT mais tout ca sent un peu la copie...
Si on ajoute les références fortement appuyées et le pied fait à Peckinpah pendant tout le film, je suis pas forcément pas convaincu de l'existence d'une véritable patte Rob Zombie. Métaphore à la con : à force de faire trop de clins d'oeils, on a mal aux paupières.
Le film sait plutôt bien digérer ses influences, est assez cru mais sans être particulièrement couillu. On n'a pas le temps de s'attacher aux personnages pour ressentir quoique ce soit pour leurs morts futures. Ils flairent la chair à saucisse à 3 kilomètres, il est donc difficile de s'étonner lorsque la sentence est exécutée.
Mais attention, il n'empêche que le tout se regarde sans déplaisir et que la miss Zombie et son fessier sont toujours aussi agréable à voir évoluer. D'ailleurs son mari aime aussi la filmer sous toutes les coutures. Dernier reproche que j'allais oublier, le final est totalement raté.
A voir certes, mais pas aussi extrême et/ou indispensable que beaucoup veulent le faire penser.