Non, non et non! Je n'aime pas faire ce genre de procédé mais je suis obligé de faire un parallèle avec le Dictateur de Chaplin. Quand on ose en prendre le même nom, on aurait pu s'attendre à un film subversif et dérangeant, visionnaire, puisque The Great Dictator avait été tourné dès le début de la guerre... et comique! Ahah! Que dalle!
The Dictator est lourd, très lourd. L'humour est quasi tout le temps sous la ceinture. Enchainement de scènes ultra-vulgaires, grotesques, pipi-caca, circulez il n'y a rien à voir.
The Dictator est opportuniste. Lorsqu'il sort, Kadhafi est déjà mort, Ben Ali et Moubarrak sont déjà destitués. Sorti un an avant, il aurait déjà un peu plus de gout de vitriol.
The Dictator est consensuel. Les personnages, les institutions sont caricaturales pour mieux flatter la moyenne de connaissances géopolitiques du public visé, affleurant le zéro absolu. En effet le public cible en question est moins celui qui cherche une véritable satire politique que le collégien rigolard qui bouffe des chips devant Big Mama.
The Dictator remporte la palme de l'accent arabe le plus emprunté et le moins crédible qu'il soit. La direction d'acteur est inexistante, et les acteurs minables. Je veux que l'on m'apporte la tête de la maquilleuse dans un plateau, et celle du costumier au bout d'une pique.
The Dictator est laid. Filmé avec des gants de boxe, monté à la débroussailleuse, éclairé n'importe comment, sur-saturé de couleurs affreuses comme beaucoup de comédies de mauvais goût actuelles. La narration souffre de nombreuses contradictions, est peu claire faute d'un monteur aveugle ou fou.
The Dictator n'est pas nul, il est juste très mauvais, ce qui lui vaut une étoile de plus que le minimum, car seul le premier quart d'heure est un tant soit peu taquin et drôle. La dédicace du film à la mémoire de Kim Jung-Il est un gag bien vu. Après, c'est du Bigard-like.
The Dictator est une escroquerie, loin d'être un film dérangeant ou faisant réfléchir, il a d'ailleurs fait un petit bide bien mérité. Plus lisse, tu meurt.
Chronique publiée sur allociné