The Disaster Artist est un film de James Franco retraçant l'histoire de Tommy Wiseau et la création du nanar (Chef d'oeuvre?) qu'est The Room. Nous retrouvons donc ici Tommy Wiseau et Greg Sestero interprétés ici par les frères Franco, et nous montre leur rencontre (ainsi que l'amour des créateurs pour le matériau de base) et la genèse de ce que sera ensuite The Room, film devenu culte au fil des années.



Oh, Hi Mark !



The Disaster Artist est donc la rencontre entre Greg Sestero et Tommy Wiseau lors d'un cours de théâtre. Les deux protagonistes vont se rapprocher jusqu’à devenir proches, rêvant de devenir des grands acteurs d'Hollywood. Nous allons donc assister ici dans une première partie a un G. Sestero buvant les paroles de T. Wiseau, lui promettant qu'une carrière l'attend à Los Angeles en tant qu'acteur et que pour eux l'argent n'est pas un problème et qu'il dispose de multiples appartements.
Un réel mystère entoure Wiseau (et ce même de nos jours), nous ne savons pas quel âge à t'il réellement, d'où il vient, et d'où il tire tout cet argent .
Cependant nos deux protagonistes vont finir par déménager à Los Angeles, estimant que c'est là où finalement ils vont pouvoir développer leur carrière dans le cinéma. Sestero finira par décrocher un contrat dans une agence d'acteurs. Wiseau lui en voudra pour ça, étant jaloux de cette réussite (et cette jalousie se fera ressentir tout le long du long métrage), leur amitié finira par s'effilocher petit à petit, face à un Tommy imbu de sa personne.


Et c'est là que pour certains le bât blesse. Certains, n'y verront ici qu'une pâle copie de scènes et de fan-service dont on connaissait l'existence, d'autres y verront un James Franco interprétant et critiquant a outrance le personnage qu'est Tommy Wiseau.



You're tearing me appart Lisa !



Mais tout le propos du film pour ma part est là, Tommy Wiseau n'est il qu'un sombre personnage, maléfique, infâme, ou n'est-il qu'un enfant perdu dans les rouages du cinéma moderne ? La ligne est floue, nous nous retrouvons rapidement pris d'empathie pour ce personnage a la fois exécrable et en même temps rejeté du système.


L'empathie se fait au travers d'un homme qui croit en son rêve, son idéal de réaliser son long-métrage, et le film nous le montre clairement au fur et à mesure. Wiseau est seul, sans amis, ayant de gros différents sur les plateaux avec les techniciens car il débute mais croit en son projet. Nous sommes ici face à un enfant, un rêveur, en quête de réaliser son rêve, et ne comprenant pas la non compréhension des gens avec qui il collabore. Il souhaite montrer qu'il est capable de réaliser une grande dramaturgie. Malgré ses comportements innommables, le spectateur se met à sa place et espère croire en la réussite, par pitié, de son projet.



Why Lisa, Why ?



Cependant, il est honnête de contraster cette empathie avec la mégalomanie du personnage de Wiseau, nous le retrouvons incapable de retenir un texte ( lors de la scène sur le toit ), intransigeant sur son scénario alors que tout les techniciens sont contre lui, infâme envers ses technicien et l'actrice de Lisa et en exerçant une pression monstre sur eux, leur interdisant même de vivre leur carrière ( avec Sestero se refusant de jouer dans Malcom In The Middle pour le film)


Tous ces éléments montres cependant les mésaventures que peuvent se dérouler sur un projet trop ambitieux, d'une vision naïve mais cependant sincère, finissant par rendre le projet bancal.


The Room est également connu comme le film raté, raillé pour tous les défauts qu'il faut éviter dans le cadre de la réalisation d'un long métrage, il est devenu un cas d'école de tout ce qui ne faut pas faire, mais il s'inscrit cependant dans la bataille d'un homme face à un système.


Malgré l'happy ending quelque peu décevant et faux par rapport à la réalité ( The Room n'atteignant que son statut de film culte des années après sa première) et une scène post générique n'ayant peu d'intérêt, il en reste un témoignage d'une époque, d'un rêve d'un homme, d'une vision, ayant certes échouée, mais ayant malgré lui atteint la postérité (et rares sont les échecs qui y arrivent), ne pouvant attirer qu'une certaine sympathie de la part des spectateurs et continuant à exister comme " Pire film de tout les temps", il apparaît comme un projet de tendresse et de persévérance de la part de son créateur.

StevieVigouroux
8
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le 2 avr. 2019

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