Le cinéma horrifique ricain n'est pas au mieux, et pire que ces péloches, c'est bien ça qui est le plus horrifiant à voir tant la production US s'est souvent trouvée la plus intelligente et bandante dans le genre.


Alors qu'elle laisse ses seigneurs se faire piller à coups de remakes faciles et foireux (Wes Craven et John Carpenter pour ne citer que), elle aligne les suites et les franchises d'opus plus ou moins respectables (tout le catalogue du vénérable James Wan, et du moins vénérable Jason Blum en tête) au point de causer l’étouffement au sein d'une communauté cinéphile qui peine de plus en plus à les soutenir.
Mais après quelques mois/années pas forcément évidentes à négocier, gageons tout de même qu'il semble mieux, merci pour lui.


It Follows ou encore Sinister 2 n'ont certes pas rattrapés les Poltergeist, Annabelle et autres Paranormal Activity 5 et Cie, mais tout même, la rémission est proche.
Et encore plus en ce pluvieux mois de juin 2016, ou trois grosses péloches buzzés à mort - The Door, The Witch et le méchamment attendu Conjuring 2 - Le Cas Enfield -, risquent d'offrir une seconde jeunesse au genre et de surtout, trouver leur public dans des salles jamais trop obscures.


Première péloche à débarquer dans l'arène, The Door de Johannes Roberts (le DTV Storage 24), un produit original et ambitieux financé par notre frenchy adoré Alexandre Aja; un Aja par ailleurs bien plus habile à la réalisation qu'à la production (Pyramide really ?), malgré un étonnant et franchement réussi remake du précieux Maniac de William Lustig.


Porté par la belle Sarah Wayne Callies, monument de la télé US et habituée aux séries B de luxe sur grand écran (elle a tout récemment tâtée de l'horrifique avec Nic Cage dans Pay The Ghost !), le film suit l'histoire d'une famille américaine somme toute banale qui mène une paisible existence en Inde jusqu’à ce qu’un tragique accident prenne la vie de leur jeune fils.


La mère, logiquement inconsolable, apprend qu’un rituel antique peut lui permettre de lui faire un dernier adieu.
Elle voyage alors jusqu’à un ancien temple, où se trouve une porte qui sépare le monde des vivants et celui des morts.
Mais quand elle désobéit à l’avertissement sacré de ne jamais ouvrir cette porte, elle bouleverse alors l’équilibre entre les deux mondes....


On ne chieras jamais sur l'envie du tonton Aja, d'avoir l'ambition de signer des divertissements aussi originaux que profondément old school digne des glorieuses 80's/90's; s'appuyer sur des références ultime du genre est toujours louable, son cinéma étant en grande partie baser sur ce phénomène d'appropriation/régurgitation de références - comme Tarantino.


Le hic, c'est que si sur le papier, ces productions offrent des points d'ancrage méchamment alléchant (Pyramide et son remake masqué du vénéré The Descent - les Dieux dévoreurs en plus -, ici l'Inde et son territoire aussi effrayant qu'inconnu, et encore plus d'un point de vue culturel et mythologique), leurs exécutions en revanche, correspondent bien plus a un enchainement de clichés plus que fouillis, usant avec plus ou moins de respect des codes du genre tout en se fourvoyant dans une mise en scène aussi paresseuse et classique que très peu inspiré.


S'appuyant justement sur l'ambiance oppressante et fascinante de son cadre atypique pour dérouler une intrigue prévisible mais prenante de tout son long, touchant dans son thème central (la mort et son acceptation, et plus directement, comment faire le deuil de son enfant) et via l'interprétation convaincante et sensible de Sarah Wayne Callies, sans pour autant marquer les esprits plus que de raison; le très bancal The Other Side of The Door (en v.o) s'apparente presque au final bien plus à un drame tragique qu'à un vrai film d’épouvante tant toutes ses tentatives pour en faire un moment de flippe moderne - jumps scares foireux et final foireux à la clé -, tombent à l'eau.


Long a démarrer et foutrement conventionnel sans pour autant être dénué d'intérêt - notamment grâce à son actrice principale -, The Door est une bande horrifique peu effrayante mais suffisamment rythmée et tendue pour divertir.
Le genre de film aussi vite vu qu'il est oublié et qui ne renouvellera pas le genre certes, mais qui, en ce maigre début de mois ciné de juin, pique moins les yeux que l'incident industriel Alice De L'Autre Côté du Miroir...


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/06/critique-door.html

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le 1 juin 2016

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