Pourquoi existe-il dix arts différents? Et bien pour qu'un artiste puisse trouver la forme la plus pertinente pour matérialiser sa création. Les créateurs choisissent-ils toujours l'art adéquat? Bien sûr que non. La preuve avec ce "The duke of Burgundy". Imaginez cette histoire de deux amantes qui se livrent au jeu de la domination fétichiste racontée dans un roman. Imaginez la profondeur de la description psychologique des personnages, les détails de leur "jeu", des "accessoires", la narration de leurs sentiments, de leur évolution mentale, des rapports de forces. Tout ceci est trop vaguement abordé dans le film. L'erreur pour moi est que le réalisateur a voulu rester distant, sobre, pudique en somme, et on passe finalement à côté de tout. Alors oui je sais traiter d'un sujet sulfureux, pervers et malsain nécessite pour garder son étiquette d'"auteur" de teinter son récit et sa mise en scène de lyrisme et d'esthétisme: et là quoi de mieux que de convoquer Lynch pour l'aspect onirique et hallucinatoire et Argento pour le baroque. "il était important d’éviter tout plagiat, donc toute nudité, et les clichés normalement associés au sadomasochisme." Explique le cinéaste. D'accord mais de là à le vider de sa substance...