David Lynch n'aurait probablement pas craché sur le script de la paire Benson/Moorhead. Difficile d'écrire sur ce film très sensoriel qui pourrait s'apparenter à un long épisode de "La Quatrième Dimension" auxquel on aurait intégré quelques codes narratifs "lynchiens" en diable. Par touches successives au fur et à mesure que se noue le récit, on se sent comme oppressé, piégé par une atmosphère anxiogène qui confine à l'épouvante pure. Car c'est bien cela que Justin Benson et Aaron Moorhead ont brillamment réussi : nous faire ressentir l'indicible et au final l'effroi, le vrai. Avec beaucoup de moyens, certains font du lard; avec un budget moindre, de l'imagination et une note d'intention audacieuse, d'autres font de l'art (oui, elle était facile...). On attend de pied ferme la prochaine salve cinématographique (sur grand écran peut-être) de nos deux gaillards.