Une boîte Ikea en plastique rouge vif

Encensé par les critiques sur SensCritique, apparaissant dans tous les tops esthétiques, autant le dire tout de suite : The Fall est une déception totale.

L'histoire, d'une banalité affligeante et sans la moindre imagination, est d'un ennui mortel : un homme paralysé des jambes dans un hôpital invente une histoire pour une petite fille au bras cassé. L'histoire en question ? Un bandit masqué et ses amis cherchent à tuer un vilain.

C'est tout. Absolument tout. N'espérez aucun suspens, aucun retournement de situation. Le reste du film n'est qu'une alternance entre des scènes d'hôpital où la petite fille supplie le cascadeur de continuer son histoire et l'histoire en question où les bandits poursuivent le méchant… sans la moindre péripétie.

C'est plat, c'est froid, c'est abrutissant d'ennui. À aucun moment on ne s'attache aux personnages ni à quoi que ce soit d'autres. On se contente d'attendre que ça passe.

Et la fameuse claque esthétique promise ?

Tout d'abord, il faut bien l'avouer, la ficelle est très, trop grosse. Utiliser le prétexte d'une histoire onirique et changeante pour faire des belles images, c'est facile. Trop facile. La claque esthétique réelle est celle du réalisateur qui arrive à transformer en œuvre d'art la réalité du quotidien. Ou, au contraire, celui qui arrive à illustrer toutes les richesses d'une histoire surréaliste.

Ici, en lieu et place d'esthétique, on a droit à des couleurs vives ultra-saturées et des costumes légèrement baroques. De l'esthétique sans relief en kit, de l'Ikea.

Car, dans The Fall, tout vient en kit. Comme le dernier quart d'heure qui vient avec le débilitant kit "faire pleurer dans les chaumières".

Au final, The Fall n'est qu'une très maladroite tentative de s'approprier « Les aventures du Baron de Munchausen ». Mais sans l'histoire, sans l'inventivité, sans les décors et avec des couleurs saturées. Pas sûr que ça en vaille la peine…