THE FATHER

THE FATHER c'est la consécration d'un acteur mythique, mais c'est surtout un film qui bouleverse, un film qui ramène à une forme d'humilité.

Anthony Hopkins, déjà oscarisé pour son rôle dans le silence des Agneaux, n'a absolument rien à prouver dans sa qualité d'acteur. Il réussit pourtant, à 83 ans, l'exploit de tirer ce qu'il peut y avoir de meilleur dans sa palette et finir à nouveau oscarisée pour The Father, soit presque 30 ans plus tard.

Mais il n'est pas le seul atout. Le film est réalisé par un français: Florian Zeller, qui aborde ici la maladie d'alzheimer à un stade avancé. Une maladie difficile à vivre pour l'entourage qui connaît la tristesse de ne plus se voir reconnu. Mais la difficulté est bien plus forte pour le malade qui voit sa vie devenir instable et incohérente.

Et c'est là que le film est magnifique. Marqué par une réalisation et une mise en scène des plus ingénieuses, il nous emmène quasiment à l'intérieur de la tête du personnage et nous induit en erreur sur ce que nous voyons et ce qui est réel. Car le principe étant là. La perte de mémoire va modifier la perception du personnage qui ne sait plus trop ce qu'il vit vraiment, ni qui lui parle.

Ce trouble magnifiquement géré par l'écriture des scènes, toutes plus intelligentes que les autres est porté par un Anthony Hopkins magistral de vérité. Le doute est absent face à sa performance et on peut le confondre littéralement avec son personnage. Ses émotions sont exacerbées par une situation incompréhensible et épuisante pour lui et il décrochera une émotion très forte voir des larmes à certains d'entre nous.

Il est rare aujourd'hui au cinéma de tomber sur des pépites d'émotions aussi intense mais ce film en fait partie et a complètement marqué mon année 2021.