"J'ai l'impression de perdre mes feuilles"

Florian Zeller nous balade. Il nous emporte, comme son personnage Anthony, dans le doute et la confusion. Tout se mélange, les visages, les prénoms, les lieux. Les scènes se rejouent, les répliques se répètent, les décors changent. La suspicion et l'angoisse entrainent l'agressivité. "Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond" dit Anthony.
Il n'y a pas de mots assez forts pour parler de l'interprétation d'Anthony Hopkins, oscar du meilleur acteur pour ce film. Olivia Colman qui joue sa fille Anne est bouleversante également face à l'agressivité et l'incohérence de son père.
Je n'ai pu retenir mes larmes devant la scène finale, quand Anthony s'effondre dans la douleur et l'angoisse.
J'ai travaillé comme infirmière dans un service de malades d'Alzheimer, et j'ai tout reconnu, tout ce par quoi est passé Anthony sous nos yeux de spectateurs.
"J'ai l'impression de perdre mes feuilles" dit il. Une image tellement juste pour décrire ce qui se passe quand les morceaux de mémoire s'effacent petit à petit, les uns après les autres, inexorablement.
Un grand film, qui parle de l'angoisse des malades, et aussi de la douleur des proches qui perdent, lentement, leur parent.

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le 10 juin 2021

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