Bienvenus dans l'anti-Disney

Bienvenus en Floride, en pleine chaleur estivale, sous un ciel tropical et nonchalant. Pour ces vacances d'été, laissez votre gosse à la « cassos » Halley, jeune blonde sexy, vulgaire, violente, rebelle et ultra tatouée au look de pornstar qui saura donner à vos rejetons tout l'amour nécessaire et la meilleure éducation possible à l´américaine version king size en leur apprenant un beau langage châtié, en les laissant profiter de toute la liberté nécessaire au développement personnel, en les alimentant de pizza et autres sodas tout en se fumant un grand blunt dont la fumée viendra lécher l'écran de télévision dévotement allumé.

A côté de ce personnage anti-héros américain, à la fois touchant et repoussant, on trouve la magie de l'enfance, loin du rêve illusoire de Disney certes, plutôt faite d'espièglerie et de malice, de la poésie de l'innocence, de l'imagination d'une jeunesse désœuvrée et des méchantes bêtises de gamins laissés à l'abandon, mélange des 500 cent coups et du plus tragique des films des frères Dardenne.

On soulignera les prestations, épatantes de sincérité, donnant au film une touche presque documentaire, de Bria Winaite (Halley, recrutée sur Instagram!) et de la gamine Brooklynn Kimberly Prince (Mooney) ainsi que l'ambiance indolente et moite d'un été tropical. Un film indie américain à regarder, touchant de tant de vérité crue, malgré quelques faiblesses scénaristiques (y a-t-il d'ailleurs un scénario?) et autres facilités dramatiques (on évite le pathos de justesse).