The Fountain est le troisième long-métrage de Darren Aronofsky après le thriller mathématique Pi et le culte Requiem for a Dream. Ayant adoré les deux premières œuvres de ce réalisateur, c'est avec énormément d'espérances que je suis allé voir ce film, et il a été pour moi une énorme claque, à tous les niveaux.

Le scénario est efficace, il nous montre une sorte d'histoire d'amour intemporelle, couvrant trois périodes. Dans les années 2000, avec Tommy et sa femme Izzi, atteinte d'un cancer en phase terminale. Izzi écrit un roman sur un conquistador du XVème siècle, Tomas, envoyé en Amérique du sud par la reine Isabelle afin de découvrir l'Arbre de Vie. Puis nous découvrons Tom, astronaute aux alentours de l'an 2500, s'envolant vers une nébuleuse afin de faire revivre sa femme. Aronofsky nous étale donc une histoire sur trois périodes, interprétée par le même couple d'acteur, Rachel Weisz et Hugh Jackman, impeccables.

Le changement de ton adopté Darren Aronofsky est radical. Certes Pi était tourné en noir et blanc, mais sa réalisation et son montage était relativement similaire à celui de Requiem for a Dream: un nombre élevé de plans et une volonté de dynamisme dans l'image; mais aussi des séquences courtes, répétées (la prise de médicaments pour le premier, celle de drogue pour le second), on reconnaissait au premier coup d'œil la "patte" du réalisateur.

Dans The Fountain, l'image est beaucoup plus posée, moins dynamique, mais aussi beaucoup plus soignée. Les couleurs sont travaillées pour chaque période, la jungle sud-américaine, la ville moderne et l'espace, visuellement, c'est grandiose!

La musique est elle aussi magnifique, comme d'habitude Aronofsky a fait appel à Clint Mansell, qui c'est cette fois entouré du groupe post-rock écossai Mogwai, les différents morceaux lient complètement les trois périodes du film, jusqu'à la montée finale, totalement transcendante.

The Fountain est un film très puissant émotionnellement, une sorte de voyage qui ne laisse pas le spectateur sortir indemne. Je ne sais pas si les conditions particulières pendant lesquelles j'ai vu ce film sont à prendre en compte, mais je n'avais rarement été autant impressionné et transporté au cinéma ces dernières années.
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le 24 oct. 2010

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