L'un des plaisirs les plus fins qui soient

Le peu d'intérêt suscité en France par "The Host" reste, au moment de la sortie de ce chef d'oeuvre au superlatif en DVD, l'une des grandes énigmes de ces dernières années... Bong Joon-Ho offre pourtant aux cinéphiles (une espèce en voie de disparition ?) avec ce faux vrai film de monstre l'un des plaisirs les plus fins qui soient : celui de passer en permanence entre une multitude d'états de plaisir possible, du choc (superbes effets spéciaux qui permettent à la "créature" improbable de se fondre en toute crédibilité dans les scènes les plus quotidiennes - voir l'ébouriffante scène de massacre sur les berges du fleuve Han) au rire (l'énergie comique dispensée par la famille dysfonctionnelle, réminiscence de la grande comédie italienne des années 60), de l'émotion (le désarroi des exclus, piétinés par la société qui n'a pour eux que mépris ; la douleur infinie de la perte de ceux qu'on aime) à la prise de conscience politique, tout à fait d'actualité (l'asservissement coréen à la politique américaine). Un film parfait ? [Critique écrite en 2007]

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le 14 oct. 2014

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Eric BBYoda

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