The house of the devil revisite les films d'horreur 80's de façon plutôt simple, c'est à dire 15 minutes d'horreur pure sur une heure et demi de métrage avec typographie jaune et vieux grain VHS discret très bien fait, bien plus crédible que les effets exagérés d'un Rodriguez (par exemple).
On suit une jeune baby-sitter comme on les aime qui doit garder pour une soirée un bébé qui doit rester dans son lit et ne devrait pas la déranger, pendant que sa famille va assister à un phénomène rare: une éclipse lunaire. Elle se retrouve donc seule dans une grande maison victorienne qui semble cacher quelque chose.
Ça joue sur les déambulations du personnage dans la demeure et ça aurait pu être très chiant mais surprise, le réalisateur joue sur l'ambiance et arrive à instaurer un climat oppressant et prenant. C'est très certainement la maison, et la façon dont le réalisateur la dévoile lentement, pièce par pièce en suivant le regard de son héroïne, sans en faire trop. Peu de moyens mais ça ne se voit absolument pas, c'est très correctement filmé, les acteurs ne sont pas mauvais et la maison fait le reste.
La tension est vraiment peu présente au fond, juste quelques bruits de pas dans le grenier et les éternelles portes qui claquent, mais ça donne une atmosphère sympa, et Ti West arrive à rendre inquiétant un personnage qui reste invisible, à savoir la fameuse grand-mère que l'héroïne doit garder. Le but était évidemment de jouer sur la rupture de ton dans les dernières minutes où ça s'énerve un peu mais qui restent très décevantes malgré la référence au "Prince des Ténèbres" de Carpenter.
Ça reste sympa même si ça se voit venir à 100 lieues, mais ça m'a moins passionné que le reste.
Bon c'est loin d'atteindre des sommets mais ça reste un bon DTV, qui reste sobre et évite de tomber dans le ridicule d'un bout à l'autre, même dans la folie du dénouement. West à l'air de vouloir poursuivre dans cette voie avec The Innkeepers, au vu des magnifiques affiches rétros. Je vais me laisser tenter.