On sait gré à Craig Zobel d’avoir pu, l’espace d’un instant, irriter Donald Trump par son propos soi-disant irrévérencieux. Mais c’est la seule grâce qu’on pourra lui accorder. Car en matière de cinéma, The Hunt est a contrario beaucoup trop déférent envers ses modèles pour qu’on en retienne autre chose qu’une farce inoffensive.
C’est d’ailleurs le double problème de The Hunt : il échoue dans les deux domaines, celui du rire (poussif) et de la satire sociologique (démonstrative). Au final, on observe ce combat de coqs (que l’on pourrait résumer à un duel final à l’arme blanche ronronnant) à la façon de son héroïne : détaché, insensible. Les gags, qui reposent avant tout sur des clins d’œil complices avec le spectateur « middle class », sont pour le moins poussifs (les diatribes du trader défenseur du second amendement ou du white trash anti-migrants). Et quand le gore s’en mêle, c’est sur un ton rigolard qui désamorce toute empathie et/ou toute frayeur potentielle. Comme si Zobel avouait trop vite ses réelles intentions : toute cette boucherie, c’est juste pour déconner un coup. Et si on peut y injecter un peu de conscience politique en passant, tant mieux.
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