(ultra) Light my fire
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Ces dernières années le cinéma d'horreur se renouvelle aux États-Unis, des noms commencent à ressortir. Qu'on aime ou pas on n'a pas pu passer à côté d'auteurs comme Jordan Peele (Get Out, Us), Ari Aster (Hérédité, Midsommar) et maintenant Robert Eggers avec The Witch et son petit dernier, The Lighthouse.
Eggers est à mon avis le réalisateur qui divisera le plus, son cinéma est plus radicale, c'était pour moi déjà le cas avec The Witch, moins accessible que les autres films cités précédemment et je pense que ça l'est encore plus avec The lighthouse. Mais est-ce une mauvaise chose ?
Autant The Witch m'a déplu, beaucoup déplu, autant The Lighthouse m'a beaucoup plus embarqué. Le film raconte l'histoire de deux personnes qui travaillent dans un phare reclus sur une île et des évènements étranges vont évidemment venir perturber la fête, le tout formant une allégorie moderne du mythe de Prométhée. C'est un quasi huis clos, tourné en noir et blanc, avec un format d'image 1:1. Rien que là on a déjà perdu les ¾ des spectateurs.
Le réalisateur s'amuse avec les anciens codes du cinéma, donne à son film de par ses cadres ultra serrés, une atmosphère étouffante, accentuée par une musique omniprésente et souvent très très TRÈS forte. Le format 1:1 je le trouve particulièrement bien choisi, la plupart des scènes se déroulent à l'intérieur du phare, ce qui est un décor naturellement très étroit. Le réalisateur donne don toute la place à ses acteurs dans son cadre et supprime le superflu. Ça donne lieu à des performances d'acteurs excellentes de la part de Willem Dafoe et Robert Pattinson (voyez le en VO, Dafoe est réellement exceptionnel dans son rôle de Chef du phare bourru).
Les décors étant limités, les personnages peu nombreux et le scénario quasi-inexistant, tout l'intérêt du film passe par l'écriture des personnages, leur évolution au cours du temps et la narration. Et ça fonctionne bien. Les deux personnages ont une véritable évolution, passent de parfaits inconnus avec une relation strictement professionnelle (professionnalisme d'époque, fallait filer droit, pas faire un pet de travers) à amis, compagnon de beuverie, confidents, ennemis … Les deux personnages évoluent psychologiquement aussi à cause de l'isolement ce qui est l'une des thématiques forte du film.
Côté ambiance Eggers a réussi son coup. C'est glauque, c'est crade (et même parfois drôle) et le noir et blanc n'adoucie pas tout ça au contraire.
Bref ce film est pour moi bien plus convaincant que son prédécesseur et The Lighthouse s'inscrit dans les bons films d'auteurs de notre époque que je prendrai plaisir à revoir. En attendant je ne regarderai plus jamais les goélands de la même manière.
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Créée
le 20 janv. 2020
Critique lue 380 fois
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