(...) S’emballer sur une idée originale couchée sur du papier, on connaît et c’est facile. Mais alors quand, une fois en images, le film est à la hauteur de son postulat, ça donne une claque comme THE LOBSTER. On plonge dans un monde bourré de grotesque mais dont la cohérence et le traitement font qu’on y adhère dès les premières minutes sans broncher. Au-delà de l’étrangeté déployée, on se rend compte que tout est fait avec intelligence. Au fond de quoi parle le film ? D’une société où l’amour se trouve via des points communs, que ce soit des qualités comme des défauts, sans que les sentiments – soit le plus important ! – entrent en jeu. La froideur qui se dégage de cette univers coince le personnage de Colin Farrell (dans un rôle proche de celui de Joaquin Phoenix dans Her, jusqu’à la moustache) dans un étau suffocant où il est sans cesse mis face à l’urgence de la situation : trouver une femme ou devenir un homard. Chaque réveil sonne en lui annonçant le nombre de jours restant, les cérémonies pour fêter la formation d’un couple s’enchaînent, tout comme les petites mises en scène de l’Hôtel à tendance propagandiste sur l’utilité d’être en couple. Ainsi on apprend qu’à deux, on ne peut pas mourir étouffé si on avale de travers ou bien on ne se fait pas violer si on se balade avec son compagnon. Et ce sont des exemples parmi tant d’autres qui constituent un monde où le spectateur se demande très souvent s’il doit rire ou être mal à l’aise. Car il faut le dire, THE LOBSTER est un film très drôle (...)
critique par Maxime, pour Le Blog du Cinéma