Après les terribles et perturbants Canine et Alps( révélés par « un certain regard », je dis ça, je dis rien), Yorgos Lanthimos nous propose avec The Lobster, une nouvelle plongée dans un univers étrange et dérangeant où les célibataires sont changés en animaux. Le personnage sans nom de Collin Farrel se retrouve envoyer dans un hôtel avec pour objectif de trouver une compagne.
Le film est clairement divisé en deux parties nous offrant un reflet de notre monde dans lequel il faut convenir aux attentes de ses compères et rentrer dans des cases prédéfinies. Le personnage ne peut chausser que du 45 ou 44, il doit choisir hétérosexuel ou homosexuel, l'option bisexuel causant « trop de problèmes », les femmes et les hommes portent tous les mêmes vêtements aux couleurs ternes. Toutes ses intentions de mise en scène plus ingénieuses et magnifiques les unes que les autres ne font que refléter la construction et l'univers du film. Deux extrêmes sont proposés au héros : un amour artificiel et horrible de par l'absence de sentiments ou bien un bannissement total de ceux-ci.
Nous assistons donc à un histoire troublante qui remet en question le statue du couple, sublimé par des cadres magnifiquement réalisé et pensé mais aussi très froid et aseptisé, renforcés par une musique qui, bien que peu présente, est extrêmement marquante. Les acteurs participent à la création de cette ambiance particulière avec un jeu très peu expressif, à l'image de l’environnement qui a façonné leurs personnages.
Ainsi, The Lobster porte en lui la marque unique de Lanthimos qui s'est attaqué à nos sentiments et nos relations, avec un film sublime mais horrible à la fois. Il applique enfin ses idées à tout un monde et non plus à juste une maison ou un gymnase. Je ne peut donc être que ravis par ce nouveau chef d'oeuvre incontournable. Yorgos à du boulot si il veut faire encore mieux.