James Gray est un cinéaste patient et déterminé, et le mot est faible.
S'il est évident qu'il n'est pas du genre à squatter nos salles obscures avec une frénésie créative aussi imposante que celle de Woody Allen, force est d'avouer tout de même qu'il a fait preuve d'un sacré courage pour mener à bien son adaptation de The Lost City of Z ou l'adaptation du roman éponyme de David Grann, publié chez nous sous le titre « La Cité perdue de Z » .
Outre la complexité du matériau d'origine, la valse de son casting vedette (Brad Pitt, finalement producteur du film, ou encore Benedict Cumberbatch) et un développement über hell, il lui aura fallu sept ans pour accoucher de ce douloureux bébé... mais quel bébé !


Porté par un casting talentueux (Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller et Tom Holland) et tiré de faits réels, The Lost City of Z s'annonçait clairement comme une épopée en jungle amazonienne aussi sauvage que merveilleuse.
Et, au bout de 2h20 absolument incroyable, le nouveau Gray tient toutes ses belles promesses - et même bien plus encore -, au sein d'un film d'aventure puissant, vibrant, éprouvant et définitivement unique.
En prenant fait et cause de l'histoire rocambolesque de Percival " Percy " Harrison Fawcett, le cinéaste nous plonge corps et âme dans la jungle Amazonienne autant hostile qu'envoutante, pour mieux nous offrir une double immersion, physique et psychologique, d'une richesse inouïe sur un explorateur passionné, à la soif de découverte et de gloire débordante.
Brillant portrait intime d'un homme sacrifiant sa vie de famille pour atteindre le but de toute une existence, âme pacifique et déterminée, dévorée par la volonté autant de se faire un nom que celle, plus noble, d'imposer sa pierre pour la cause de l'exploration.


Tout en intensité et en retenue, Gray, bien plus inspiré que sur The Immigrant, transcende son budget modeste pour composer avec force et profondeur, un moment de cinéma viscéral, grisant et étourdissant (et même presque un poil trop court vu sa grandeur), dominé par un casting totalement voué à sa cause (Hunnam et Pattinson sont parfait) et des images qui en disent plus que tous les mots du monde - encore chapeau à l'inestimable Darius Khondji à la photographie.
Fresque romanesque riche en émotions, ode à la beauté et à l'émerveillement, The Lost City of Z est la parfaite incarnation sur pellicule, du pourquoi on aime autant le septième art, et encore plus celui de James Gray.


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2017/03/critique-lost-city-of-z.html

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le 10 mars 2017

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