Maggie Gyllenhall opte pour un pari risqué dès le départ, puisqu’elle adopte un point de vue sur la maternité pas souvent mis en avant : celui d’une mère qui ne supporte plus ses enfants. Lors de vacances dans une petite île en Grèce, Leda va se remémorer l’angoisse qu’elle ressentait lorsqu’elle était jeune maman. Cette angoisse nous est illustrée à la fois par les sentiments de Nina, une jeune mère dont elle fait la rencontre et en qui elle se reconnaît, mais également par des Flashs-back qui interviennent tout au long du film au fur à mesure que Leda observe celle-ci.
Si le film est assez bancal dans sa globalité, je trouve tout de même le rendu final intéressant et même assez prenant. Malgré son manque d’expérience, la réalisatrice arrive à nous faire ressentir cette angoisse de mère au plus au point, que ce soit par le montage, par le dialogue, ou par la mise en scène. Si parfois c’est un petit peu redondant avec des mouvements de caméras et des lignes de dialogue qui se répètent un peu (on a parfois l’impression que le propos de certains personnages tourne en boucle), ben ça reste assez entreprenant. Par ailleurs, tout ce qui entoure le film comme la musique ou le casting, nous plonge dans une ambiance singulière. L’histoire est en effet servie par une Olivia Colman à 200% dans un rôle plus que complexe, mais aussi par plein d’autres acteurs talentueux comme Jessie Buckley ; on retrouve même Ed Harris parmi les seconds rôles. Restent toutefois plusieurs pannes selon moi qui rappellent que c’est un premier film comme la fin par exemple que je trouve assez vague, et qui intervient brutalement illustrant le manque de maîtrise du rythme tout au long du film. Autre chose que je trouve dommage c’est le manque d’exploitation du décor, on apprend qu’à la moitié du film que l’histoire se passe en Grèce alors qu’il y a des paysages et des environnements tellement singuliers à capter ; un bémol qui s’ajoute au manque de maîtrise dans la réalisation qui penne parfois à produire de beaux plans de cinéma.
Néanmoins, le film tente des choses tout en délivrant un point de vue innovant sur la maternité. En plus, c’est l’occasion d’admirer une nouvelle fois tout le talent d’Oliva Colman, qui a, selon moi, de grande chance de remporter un Golden Globe pour ce film cette année.