Trevor Reznik est un homme d'une grande maigreur, et qui n'a pas dormi depuis un an. Il mène une existence monotone, à réparer des machines, et sa solitude est comblée par la présence de Stevie, une prostituée. Mais depuis quelques temps, quelque chose a l'air de le perturber...
Brad Anderson signe un film à forte inspiration Hitchcockienne, où la frontière entre la réalité et la folie est souvent ténue. Tout tient uniquement grâce à la performance incroyable de Christian Bale, lequel a perdu pas moins de 28 kilos pour donner l'illusion d'un homme au bout du rouleau, physiquement et psychologiquement parlant. J'avoue que de le voir ainsi décharné, les traits creux, est une prise de risque d'une folie totale, qui n'a pas du être sans conséquences au niveau de sa santé ; au début, il semble même en jouer, à en juger les nombreux plans où il apparait torse nu, ne lui laissant que la peau sur les os.
Pour Bale, il devait en passer par là pour explorer le mental du personnage, lequel apparait comme de plus en plus déconnecté de la réalité, et qui cache bien des secrets. Il y a notamment cet incident à son travail où son collègue, joué par l'excellent Michael Ironside, en perdra son bras, et qui va faire basculer l'histoire vers quelque chose d'autre, que je ne veux pas dévoiler, car les surprises sont de taille.
Notons aussi la présence de Jennifer Jason Leigh, qui incarne la prostituée, et qui est le seul réconfort de cet homme.
Là aussi où le film fait très fort, c'est qu'il est censé se passer à Los Angeles, avec plusieurs plans d'extérieurs, mais en fait, de par son pays de production, tout a été tourné à Barcelone !
L'illusion est pour ainsi dire parfaite, qui est en partie masquée par la profonde désaturation de l'image, qui approche du noir et blanc, comme si nous étions dans le mental dérangé de Trevor Reznik.
En bref, le film a été une excellente surprise, et qui se voit pas seulement à cause de Christian Bale, mais aussi pour son histoire tarabiscotée.